Intervention de Philippe Wahl

Réunion du 17 octobre 2012 à 10h00
Commission des affaires économiques

Philippe Wahl, président du directoire de la Banque Postale :

C'est l'identité même de La Banque Postale que d'accueillir tous les clients. Nous ouvrons et gérons gratuitement des milliers de Livrets A de quelques euros. Chez les sans domicile fixe, notre part de marché est supérieure à 99 % ; autant dire qu'ils sont tous chez nous. C'est la fierté de notre banque de les accueillir. Nous travaillons enfin avec de grandes associations à de nouvelles offres pour ces clientèles fragiles. La Banque Postale offre bien la totalité des services bancaires à la totalité des Français.

Il est à noter que nous n'avons pas repris des activités de Dexia : nous faisons, comme elle, du financement de collectivités locales. Nous ne reprenons donc aucun euro de tous les prêts toxiques. Nous avons simplement, à la demande de l'État, ouvert des guichets de financement à court terme en juin et à moyen et long terme dans le futur.

Par ailleurs, nous avons rencontré M. Hamon, ministre chargé de l'économie sociale et solidaire et de la consommation. Il ne souhaite pas l'interdiction du crédit renouvelable, mais son encadrement, et s'est déclaré intéressé par le nouveau crédit renouvelable que nous testons. Nous y travaillons avec ses équipes et ne nous lancerons dans ce crédit que s'il est conforme aux principes que fixera la loi.

Quant au fichier positif, La Banque Postale y est favorable, mais ce n'est pas le cas, pour l'instant, de la totalité des banques.

M. Giraud nous a demandé si notre maillage territorial était adapté au financement des collectivités locales. Pour les petites collectivités et pour les petits montants, les demandes se font par téléphone et par internet. Pour les gros montants et pour les demandes de prêts complexes, six directions régionales de La Banque Postale seront ouvertes.

Aujourd'hui, le financement des personnes morales représente moins de 5 % de notre chiffre d'affaires : rien d'anormal à cela, puisque nous venons de commencer. Ce que va faire la Banque publique d'investissement, ce n'est pas notre métier, mais nous lui souhaitons la bienvenue dans le club des banques publiques. Nous sommes prêts à l'aider et à monter des partenariats avec elle.

Enfin, la question de la date des prélèvements ne concerne pas un seul client précaire. Lorsqu'elle était fixée au 5 du mois suivant, cela revenait à accorder plusieurs centaines de millions d'euros de crédit gratuit : ce n'est pas le métier d'une banque de faire du crédit gratuit. Nous avons donc décidé de prélever le montant des opérations le dernier jour du mois, mais cela ne concerne que les clients détenant des cartes à débit différé. Or, sur les 7,5 millions de cartes de La Banque Postale, seules 500 000 sont à débit différé. La clientèle la plus modeste n'a que des cartes à débit immédiat : aucun client précaire ne peut donc avoir de problèmes liés à la modification des dates de prélèvement. Un premier bilan montre que seuls 200 de nos 26 millions de clients ont connu des problèmes, dont quelques dépassements de découvert. Nous allons régler ces problèmes avec eux, mais la clientèle modeste et précaire n'est nullement concernée.

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