Intervention de Bernard Perrut

Séance en hémicycle du 17 juillet 2012 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Article premier

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Perrut :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous sommes convaincus, sur les bancs de l'UMP, qu'il faut diminuer le coût du travail. Nous sommes également conscients que nos entreprises souffrent d'un déficit de compétitivité. C'est pourquoi nous avions apporté, avec la TVA compétitivité, une réponse structurelle à la crise et à la montée du chômage. Je rappelle d'ailleurs que seul était concerné le taux de TVA le plus élevé, afin que les ménages des classes moyennes ne soient pas touchés dans leur vie quotidienne.

Nous voulions abaisser le coût du travail, qui a augmenté de manière importante dans notre pays, mais ce n'est pas votre choix. Il suffit de comparer la France et l'Allemagne : dans ce pays, qui a décidé une hausse de 4 % de la TVA en 2004, les résultats sont différents des nôtres.

Nous voulions renforcer la santé économique de nos entreprises, mais tel n'est pas votre choix. Nous savons que les marges des entreprises françaises sont les plus faibles d'Europe, ce qui a des conséquences sur leur survie et limite les moyens disponibles pour la recherche et l'innovation.

Nous voulions lutter contre les délocalisations : nous savons que la baisse des charges permet de protéger l'emploi des ouvriers et des employés les plus exposés à la mondialisation. Mais, une fois de plus, tel n'est pas votre choix.

Nous voulions renforcer nos exportations, car la baisse du coût du travail permet de produire à moindre coût, donc de baisser les prix et de donner un coup de fouet aux exportations.

Nous voulions équilibrer la fiscalité sur le travail, mais ce n'est pas votre choix. Nous savons que le financement de notre protection sociale repose trop lourdement sur le travail. Alors, pourquoi refuser une mesure qui aurait permis de faire financer notre protection sociale, à la fois par les entreprises qui produisent à l'étranger, et par celles qui délocalisent leur production pour la réimporter ensuite ? Pourquoi refuser, monsieur le ministre, mes chers collègues de l'actuelle majorité, d'élargir l'assiette de financement de notre protection sociale, et préférer un dispositif qui sera beaucoup plus douloureux, avec l'augmentation de la CSG…

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