Au fond, ces sages-femmes exercent depuis longtemps une responsabilité médicale, mais nous ne leur reconnaissons pas de statut médical. C’est en cela, d’ailleurs, que leur grève ne ressemble pas aux autres : elles demandent, non pas des avantages nouveaux, mais simplement la reconnaissance des responsabilités qu’elles exercent effectivement.
Si les sages-femmes d’aujourd’hui – femmes ou hommes – continuent naturellement à accompagner nos compatriotes pendant les longues heures d’accouchement, leur humanité s’appuie sur un capital de compétences et de connaissances techniques et scientifiques qui ne leur est pas reconnu.
À l’hôpital, par exemple, malgré le soutien des obstétriciens, les sages-femmes ne font pas partie du personnel médical. Pourtant, la Cour des comptes a demandé que soit revalorisé leur statut, et chacun d’entre nous voit le nombre de gynécologues-obstétriciens diminuer gravement et les sages-femmes devenir, de plus en plus, le premier recours des femmes de France.
Madame la ministre, la cause des sages-femmes est juste, vous le savez. Nous pensons qu’aujourd’hui, peut-être, l’ensemble des éléments est enfin réuni pour qu’on leur donne satisfaction. La France a besoin de ces sages-femmes, et les sages-femmes de France ont besoin de nous. Reconnaissons-leur un statut médical dans l’intérêt de notre pays. « Le changement, c’est maintenant », madame la ministre !