Puisque, dans tous les pays où ils existent, les services publics de l'audiovisuel doivent faire face à la révolution induite par l'apparition des supports numériques et la multiplicité de l'offre, le groupe France Télévisions peut-il tirer des enseignements utiles de la manière dont ses homologues procèdent ? Avec la délinéarisation des contenus, c'est-à-dire la consommation des émissions à la demande, quel sens a désormais la notion de « chaîne » ? Les télévisions privées, qui ont toujours besoin de plages publicitaires, souhaitent que les téléspectateurs leur restent liés le plus longtemps possible. Le service public de l'audiovisuel, assez largement délié de la contrainte de la recette publicitaire, peut-il mieux répondre à la consommation délinéarisée ? Ne pourrait-il se produire que l'on en vienne à remplacer le service public de l'audiovisuel, créateur de contenus, par des appels d'offres sur les missions de services publics, les productions étant ensuite mises directement à la disposition des internautes ? J'y vois pour inconvénient qu'à ne pas s'exposer, comme les chaînes le permettent, à une diversité de contenus, on ne reste enfermé dans ses choix au risque d'une forme d'« autisme audiovisuel ». Voyez-vous dans cette évolution possible une perspective ou un risque ?