Mon propos se concentrera sur les programmes. Tout d'abord, une émission qui n'est pas réussie ne doit pas masquer le succès d'une rentrée. S'il est vrai que France 2 a eu un accident d'audience avec une émission de l'après-midi, les audiences de France Télévisions sont globalement très satisfaisantes. Début novembre, France 2 totalisait 14,1 points d'audience, retrouvant ainsi son niveau élevé du début de l'année. Sur les premières parties de soirée, France 2 a atteint 15,9 points d'audience, ce qui constitue un score que la chaîne n'avait pas enregistré depuis longtemps. France Télévisions a quant à elle atteint 29 points d'audience, soit un niveau plus élevé que lors du premier semestre de cette année, où le bouquet totalisait 28,6 points d'audience. Ces chiffres n'atténuent pas les mauvais résultats de l'émission de l'après-midi sur France 2, mais ils les relativisent puisque globalement les audiences se portent bien pour France Télévisions.
Ensuite, il est vrai que le paysage audiovisuel actuel est changeant et particulièrement chahuté. En effet, si l'on souhaite être capable de toucher tous les usages, tous les goûts et tous les publics, il est nécessaire pour France Télévisions d'avoir une stratégie qui soit à la fois numérique mais aussi de fragmentation en termes de bouquet. Nous avons pour stratégie depuis plusieurs années, en réponse à la délinéarisation, de développer des verticales. En effet, lorsque l'on délinéarise les programmes de télévision, il est nécessaire de les regrouper en les thématisant. France Télévisions a tout d'abord lancé France TV Info, puis France TV Éducation, et enfin la Culturebox qui a atteint le million de vidéos vues le mois dernier en proposant une offre culturelle pointue et large. La prochaine plateforme thématique à voir le jour, lors du premier trimestre 2014, est la plateforme jeunesse. Le constat actuel est en effet que parmi les plus jeunes, l'utilisation de la télévision reste importante mais est concurrencée par la tablette, et ceci pour deux raisons. D'abord, parce que les parents peuvent contrôler le temps d'exposition et le type de programme visionné par leurs enfants. Ensuite, parce que l'enfant peut revoir son programme favori quand il le souhaite, sans attendre sa diffusion. Enfin, concernant le paysage audiovisuel actuel, l'ensemble des acteurs de l'audiovisuel adoptent une politique de fragmentation. Ces derniers multiplient le nombre de chaînes pour essayer d'atteindre un public toujours plus large, en donnant à chacune d'entre elles une identité éditoriale suffisamment affirmée pour viser un public spécifique.
En ce qui concerne la programmation de France Ô, je souhaiterais que ne soit pas confondue la quotité minimale de programmes produits par les outre-mer, fixée par l'avenant au COM à 18,5 %, et la réalité du positionnement ultramarin de la programmation de France Ô. Lorsque l'on calcule la réalité de ce positionnement dans la grille de programmation de France Ô, c'est plus de la moitié de la grille actuelle qui est dédiée à l'outre-mer. En effet, la rediffusion des journaux télévisés des Outremer Première représente 120 heures par mois ; le journal télévisé de France Ô sur l'outre-mer représente 27 heures par mois ; les documentaires ultramarins représentent 47,5 heures par mois ; les fictions inédites produites en outre-mer représentent 36 heures par mois sur six mois ; les fictions tournées en outre-mer et en circulation au sein du groupe représentent 16 heures par mois ; les magazines dont 100 % des sujets ont trait à l'outre-mer ou sont liés à la culture ultramarine représentent 25 heures par mois ; les magazines dont au moins 50 % des sujets ont trait à l'outre-mer représentent 13,4 heures par mois ; et enfin, les programmes événementiels sur l'outre-mer représentent 4 heures par mois. Au total, ce sont 276 heures de programmes par mois qui sont dédiées à l'outre-mer. Ainsi, si le positionnement de France Ô ne se limite certes pas à l'outre-mer, il se caractérise néanmoins par un fort ancrage ultramarin.