Intervention de Denis Baupin

Séance en hémicycle du 27 novembre 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Exploitation des gaz de schiste

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDenis Baupin :

J’associe M. Jacques Krabal à cette question qui s’adresse au ministre de l’écologie.

La Conférence de Varsovie a confirmé le caractère alarmant du dérèglement climatique ; elle a aussi montré combien les États traînent à prendre leurs responsabilités. Les générations futures nous jugeront gravement d’avoir perdu autant de temps pour agir, alors même que nous avons tous les éléments en main.

Dans ce contexte, la France a une responsabilité exceptionnelle. Elle organisera la conférence cruciale de 2015, qui doit aboutir à un accord général. Comme l’a déclaré M. le ministre, la France se doit d’être exemplaire dans sa transition énergétique. Or, la presse se fait l’écho de tentatives en cours de remise en service des permis dits « Hess Oil » de pétrole et de gaz de schiste. Nous avons dénoncé l’organisation en Pologne d’un sommet pour le charbon pendant la Conférence de Varsovie. Comment pourrions-nous à notre tour envoyer un signal aussi contradictoire ?

Les huiles de schiste sont émettrices de gaz à effet de serre. L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, l’OPECST, a d’ailleurs adopté hier un rapport très criticable qui tente, sous couvert de recherches, de banaliser la fracturation hydraulique alors même que notre pays l’a interdite. Au moins ce rapport a-t-il un mérite : il démontre qu’il n’existe aucune technologie propre permettant d’exploiter ces gaz. Il confirme aussi que leur exploitation ne réduirait pas le prix du gaz en France.

Au contraire, la transition énergétique est une chance formidable pour notre pays, pour notre économie, pour l’emploi et pour le pouvoir d’achat. Elle s’appuie sur les énergies du futur – les énergies renouvelables, économes et intensives en emploi, et l’efficacité énergétique – et non pas sur les énergies du passé, fossiles et fissiles, polluantes et dangereuses.

Notre message est donc clair : monsieur le ministre, respectez l’engagement du Président de la République et ne signez pas ces permis !

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