Intervention de Fleur Pellerin

Séance en hémicycle du 27 novembre 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Fermeture de l'usine colgate-palmolive à la réunion

Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, de l’innovation et de l’économie numérique :

nous sommes particulièrement attentifs à la situation de la Société industrielle de Bourbon. Le groupe Colgate-Palmolive, actionnaire unique, a annoncé, le 21 novembre, qu’il envisageait d’arrêter la production à la Réunion et de fermer la société dans les tout prochains mois. Ce projet de cessation d’activité est ainsi motivé par l’actionnaire : « Dans le but de sauvegarder la compétitivité du secteur d’activité du groupe, auquel appartient la Société industrielle de Bourbon, il serait envisagé de cesser toute production à La Réunion et de fermer l’usine à la fin du premier semestre 2014 au plus tard ». Cela a été dit, la production serait transférée vers d’autres usines du groupe, à savoir les usines de Compiègne et de Rillieux.

La direction annonce que l’hypothèse d’investissements productifs dans la SIB a été envisagée : je peux vous assurer que les services de l’État vont vérifier ce point important. En effet, tant les salariés du groupe que les élus ou l’État ont été très surpris d’apprendre cette décision de fermeture de l’entreprise, puisque que celle-ci n’avait pas rencontré de difficultés significatives. Elle n’est pas connue des services pour des retards de paiement ou des dettes fiscales. Cette décision de fermer une usine apparemment viable ne peut manquer de susciter des réactions vives des élus et des salariés, alors même que La Réunion, vous l’avez rappelé, est confrontée à un chômage important.

À la brutalité de l’annonce de cette décision, dans un contexte économique dégradé, s’ajoute l’étrangeté des motifs développés par le groupe Colgate-Palmolive pour justifier l’inadaptation de l’outil industriel. Ces motifs, ce sont des contraintes structurelles propres à une petite économie insulaire, l’absence d’économies d’échelle et le manque de profondeur du marché. Comme ces contraintes ne sont pas nouvelles, l’État sera très attentif aux motivations réelles qui ont conduit à cette annonce, et nous serons mobilisés pour assurer la pérennité d’une activité industrielle sur le site et l’accompagnement des salariés.

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