Intervention de Gwendal Rouillard

Séance en hémicycle du 27 novembre 2013 à 15h00
Loi de programmation militaire 2014-2019 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGwendal Rouillard :

Madame la présidente, monsieur le ministre – cher Jean-Yves –, madame la présidente de la commission, mesdames et messieurs les rapporteurs, ce projet de loi de programmation militaire affirme selon nous l’ambition politique de la France, qui donne son sens à notre droit de veto à l’ONU. Il réaffirme l’autonomie stratégique de la France, en intégrant par exemple la véritable dimension maritime de notre pays. Il précise les missions de nos armées, avec comme fondement le concept de différenciation des forces, que nous approuvons. Il marque notre confiance envers nos militaires et nos civils pour relever les nouveaux défis de la protection de notre pays sur le théâtre extérieur.

Monsieur le ministre, le projet de loi de programmation militaire, qui répond à ces quatre enjeux, et, plus globalement, votre politique de défense permettent de relever plusieurs défis. Au reste, votre volonté politique, que je connais bien, peut être illustrée par un verbe, accélérer, que vous me permettrez de décliner sur plusieurs points.

La France doit d’abord accélérer la production de technologies nouvelles au travers des programmes existants – A400M, MRTT, frégates multi-missions, programme COMSAT, programme SCORPION, etc. –, au travers des programmes du futur – drones, nouvelle génération de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, capacité critique, etc. – et par l’augmentation du budget des études amont, dont je me félicite et dont nous avons largement parlé depuis le début de la discussion.

Il faut également accélérer la mise en synergie dans les territoires. À cet égard, le pacte PME porte ses fruits, en particulier avec le programme RAPID, avec le développement de la cyberdéfense en Bretagne, en particulier le pays de Lorient, et avec le développement de l’aéronautique en Aquitaine – je pense à nos camarades Alain Rousset et Marie Récalde, car j’ai pu visiter, vendredi dernier, à Mérignac, Bordeaux Aéroparc.

Nous devons accélérer le développement international de nos entreprises. Ce projet de loi de programmation militaire comporte d’une certaine manière un risque parce qu’il comprend la capacité de nos entreprises à se développer à l’international. Et je vous invite, chers collègues de l’opposition, à le regarder différemment : c’est surtout pour notre pays un beau défi à relever au Brésil, en Inde, au Qatar, à Abou-Dabi, en Arabie. Au reste, je salue, monsieur le ministre, les beaux contrats que vous avez ramenés récemment, si je puis me permettre cette expression. Le développement à l’international représente un tiers du chiffre d’affaires des entreprises de défense par an, qui s’élève à 16 milliards. C’est pour nous un enjeu très important et je considère que ce projet de loi de programmation militaire participe au renforcement de l’action internationale de nos grands groupes et surtout de nos PME, notamment en favorisant notre capacité à mieux appréhender les transferts de technologie.

Il convient également d’accélérer la mise en oeuvre de l’Europe de la défense. Passons de l’Europe puissance, qui ne convainc guère nos partenaires, à l’autonomie stratégique de l’Union européenne. S’agissant des missions, je salue votre volonté de voir l’Union européenne s’impliquer en Afrique, particulièrement au Sahel. Je sais que le Conseil européen des 19 et 20 décembre abordera ce sujet. S’agissant des capacités, je suis heureux de constater que nous progressons enfin sur la voie d’un drone MALE tant attendu par nos armées.

Nous devons accélérer les évolutions au sein de l’OTAN. Dans un contexte de désengagement financier et opérationnel des États-Unis, je forme le voeu que nous puissions approfondir le cheminement de « Berlin plus » qui doit permettre de construire de nouvelles complémentarités entre l’OTAN et l’Union européenne, de continuer à soutenir nos industriels dans la conquête des marchés de l’OTAN – 1 milliard d’euros par an – et de veiller activement – et je sais que ce sera le cas, monsieur le ministre – à la nomination du nouveau Secrétaire général de l’OTAN, qui sera un enjeu très important des mois à venir.

Ce projet de loi de programmation militaire traduit la volonté de la France de rester ambitieuse dans le monde, de disposer d’un outil de défense crédible, de construire des cohérences ; il est le fruit d’une volonté politique que je salue. Je formerai un dernier voeu : que la défense nationale puisse continuer à rassembler les parlementaires que nous sommes et, à travers nous, bien évidemment, l’ensemble des Français et l’ensemble de la nation.

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