Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous débattons aujourd’hui d’un projet de loi de programmation militaire censée fixer les moyens de notre défense pour les cinq prochaines années. Je dis bien « censée », monsieur le ministre parce qu’en réalité, malgré ce texte, l’armée française n’est toujours pas fixée sur son sort.
Nous pouvons craindre en effet que les 190 milliards d’euros qui lui ont été promis sur cinq ans rétréciront, budget après budget, quitte à mettre à mal la cohérence de notre outil militaire. Car, nous le savons, si un seul euro fait défaut en 2019 par rapport aux engagements pris solennellement par le Président de la République et renouvelés par la majorité dans cet hémicycle – je reprends vos propos, monsieur le ministre –, alors, la défense sera dans l’incapacité, à moyen et long terme, d’affronter les défis qui l’attendent.
Or je vous le dis, chers collègues socialistes, vous vous apprêtez à voter un texte qui est loin d’être intégralement financé. D’une part, le ministère de la défense n’échappera pas aux annulations et gels de crédits dans le cadre des futurs collectifs budgétaires.