Il résulte aussi immanquablement de la priorité donnée à la comptabilité que l’on dépense toujours trop. C’est vrai de toutes nos politiques, mais, plus encore que des autres, de la politique de défense. Un budget de 31,5 milliards d’euros par an, c’est évidemment beaucoup d’argent ; 1,29 % du PIB à l’horizon 2019, c’est un effort encore considérable. Mais 30 milliards, ou même 25 milliards, ou 20, ce serait encore une somme énorme ; à 1 % du PIB, on dirait encore que c’est un très grand effort pour la défense.
Mes chers collègues, continuons à raisonner ainsi, si l’on peut appeler cela raisonner, et ce sera toujours trop. On continuera de diminuer l’effort, tout en se disant à chaque fois, comme nous le faisons depuis vingt ans : nous avons échappé au pire.
Monsieur le ministre, vous nous dites, comme l’ont dit vos prédécesseurs, comme le diront vos successeurs, si nos pensées ne changent pas : le budget de la défense est le second budget de l’État et nous conservons la première armée d’Europe. Et vous savez bien que cela ne veut absolument rien dire.
Ce qui vaut pour les masses budgétaires, vaut pour les effectifs. « L’efficacité de nos armées n’est pas qu’une question d’effectifs » avez-vous déclaré, un peu pour vous réconforter vous-même. J’aurais envie de vous répondre que ce n’est pas non plus qu’une question de drones.