Je vais m’efforcer de mêler les deux sujets en évoquant les déflations d’effectifs. Bien sûr, nous devons supprimer 23 500 postes, mais il ne s’agit pas de laisser des femmes et des hommes sans soutien, sans emploi, sur le bord de la route, alors qu’ils ont servi la nation. Cela a été dit, un plan d’accompagnement sera mis en place et va permettre le développement de mesures d’aide au départ et de recherche d’emploi. À cet effet, nous renforçons les moyens de l’Agence de reconversion de la défense, qui permet aux trois-quarts des personnes qui s’adressent à elle de retrouver un emploi.
Alors oui, ces choix seront difficiles à mettre en oeuvre, mais ils auront été faits sans aveuglement, en conscience. Il est exclu, comme cela a pu être constaté ces dernières années, de procéder à des coupes claires, de fermer arbitrairement ici une base, là un régiment, sans prendre compte ni ceux qui les composent ni les régions où ils se trouvent. Je félicite le Gouvernement pour ces mesures sociales courageuses.
Monsieur le ministre, je tiens à vous rendre hommage, vous qui êtes le premier à inclure pleinement la dimension de l’aménagement du territoire dans la réorganisation de nos armées. Des études fonctionnelles ont été lancées pour établir les territoires où vous pourrez alléger les effectifs, afin que cela soit fait de manière préparée, réfléchie et en toute transparence.
L’armée, nous le pensons tous, a une place particulière dans notre pays. Alors que nous nous apprêtons à célébrer l’année prochaine deux anniversaires éminemment importants, ce projet de loi de programmation militaire met en valeur le lien indispensable entre l’armée et la nation. Je le constate depuis que je siège au sein de la commission de la défense et des forces armées : nous sommes nombreux et passionnés dans cette commission. J’en profite pour saluer ici le travail de Mme Patricia Adam, notre présidente de commission : sous son égide, chacun est libre de s’exprimer lors de nos réunions et le travail est fait.
Enfin, ce projet de loi renforce réellement le contrôle que les députés et les sénateurs exerceront sur le renseignement ou les opérations extérieures, cela a déjà été dit. Nous avons d’ailleurs pu constater, pendant les événements qui ont eu lieu au Mali, à quel point vous étiez présent chaque semaine pour nous tenir informés, monsieur le ministre. Nous ne pouvons là aussi que vous en remercier. Tous ces éléments sont autant d’améliorations et de grandes avancées pour notre démocratie.
Je conclurai mon propos en évoquant deux derniers sujets.
La Journée défense et citoyenneté est tout d’abord indispensable pour établir une relation entre nos enfants et l’armée, pour apprendre aux jeunes citoyens qu’ils sont protégés et insister auprès d’eux sur l’importance de la défense nationale. Elle crée aussi des vocations, qui sont indispensables à une armée de métier. C’est pourquoi il faut en moderniser les outils : la jeunesse doit y être plus réceptive.
J’en viens à mon dernier point – cinq minutes, c’est toujours trop court –, qui me tient particulièrement à coeur et qui figure dans le rapport annexé à la LPM : la politique mémorielle. Celle-ci est mise en valeur et renforcée pour que personne n’oublie les guerres passées, les atrocités du XXe siècle, les nombreux Français qui ont fait don de leur vie et qui, aujourd’hui ou hier, sont tombés au champ d’honneur pour notre patrie. J’espère que la jeunesse de France ne connaîtra pas des horreurs similaires. Il faut toutefois qu’elle se souvienne des événements d’hier pour ne pas reproduire les mêmes erreurs demain.