Les Français ont voté, aux mois de mai et juin derniers. Aujourd'hui, les entrepreneurs et les détenteurs de patrimoines votent à nouveau, mais avec leurs pieds. Ils quittent le territoire, sans doute pour ne plus revenir, parce qu'ils n'ont plus confiance en la parole de l'État.
Il est normal qu'un gouvernement veuille imprimer sa marque sur la politique budgétaire de l'État, mais il doit le faire en étant conscient qu'aucune des mesures qu'il prend ne doit être irréversible. Il engage également l'avenir, et les gouvernements qui lui succèderont devront pouvoir revenir sur les mesures prises. Je crains que les accrocs faits à la confiance des entrepreneurs et d'une partie des Français ne puissent jamais être reprisés. En d'autres termes, nos entrepreneurs s'en vont, je ne peux pas m'en féliciter, et j'espère que, si un projet de loi de finances rectificative doit être examiné, il sera encore temps pour que vous reveniez sur les mesures les plus discriminatoires. Si tous les Français sont égaux, ceux qui créent de la richesse, ceux qui font vivre notre économie sont essentiels.