En dépit des précautions oratoires du rapporteur, je suis très choquée des reculs induits en termes de droit du travail et de protection des salariés. Au-delà des poncifs libéraux caricaturaux sur la rigidité du code du travail ou sur le mal français qui fait primer la protection des travailleurs sur l'activité économique, vous invoquez l'impérieuse nécessité qu'il y aurait à continuer à travailler au-delà de 21 heures dans certaines zones. Mais on ne fait pas une loi pour des raisons strictement conjoncturelles, et la liste des zones concernées soulève bien des questions au sujet de la nécessité qu'il y aurait à y assurer la continuité de l'activité économique. Enfin, votre amendement n'empêchera pas que la décision revienne in fine à l'employeur. À la pseudo-liberté que vous prêtez aux travailleurs qui doivent faire face à la pression des employeurs et à la faiblesse des salaires, nous préférerons toujours le droit du travail et la protection des salariés. Voilà pourquoi nous rejetterons cette proposition de loi.