J'étais parmi les parlementaires ayant accompagné le ministre de l'écologie Philippe Martin au sommet de Varsovie, qui devait préparer celui qui se tiendra à Paris en 2015. La tâche sera rude. Des engagements avaient déjà été pris au cours de sommets précédents, notamment à celui de Copenhague qui avait fixé l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés d'ici à la fin du siècle. Or, au rythme actuel d'émissions, nous atteindrons les 4,6 degrés.
Une aide de 100 milliards de dollars avait été promise aux pays du Sud pour leur permettre de réduire leurs émissions de CO2 et s'adapter aux impacts du changement climatique. Il semble qu'ils n'aient encore rien reçu. Qu'en pensez-vous ?
Le rapport du GIEC montre pourtant qu'il y a urgence à agir, et le typhon qui vient de ravager les Philippines est une nouvelle alerte. Les océans se sont élevés de 19 cm entre 1901 et 2010, et cette hausse pourrait atteindre 26 à 98 cm avant 2100. Une grave menace pèse sur les zones côtières les plus peuplées comme New York, Miami ou Bombay. L'augmentation de la température des océans et l'intensité des pluies va multiplier les cyclones. Enfin, les vagues de chaleur ou de froid comme en ont connu l'Europe en 2003 et les États-Unis en 2012 seront de plus en plus fréquentes.
Le 5ème rapport du GIEC confirme le diagnostic : les activités humaines ont une responsabilité dans ce changement climatique. Pourtant la dérive se poursuit. Ainsi, la part du charbon dans les émissions de CO2 s'élève à 44 %. Depuis 2000, la production globale de charbon a progressé de 70 % pour atteindre 16,9 milliards de tonnes par an. Le charbon est l'énergie privilégiée non seulement par les pays émergents, mais aussi par les Allemands qui ouvrent des centrales à charbon pour compenser la fermeture de leurs centrales nucléaires. Ce rapport est un cri d'alarme qu'il serait urgent d'entendre avant le sommet de Paris en 2015.
Permettez-moi une question : quels seront les effets de l'augmentation de l'acidité des océans sur la faune et la flore ?