Je remercie à mon tour les intervenants pour leur présence ainsi que pour la pédagogie et l'effort de vulgarisation dont ils font preuve. Le 5ème rapport et l'écho qu'il a pu trouver auprès des dirigeants du monde m'inquiètent. Alors même qu'il est confirmé que les activités humaines sont responsables du réchauffement climatique, nous nous engouffrons dans une crise écologique sans précédent dont personne ne maîtrise avec précision les impacts financiers et humains.
Les conclusions de la COP de Varsovie viennent assombrir le tableau. L'Australie et le Japon ont d'ores et déjà reculé sur les engagements qu'ils avaient pris en 2009, et les États-Unis refusent de parler d'« engagement » de réduction de l'émission de gaz à effets de serre, préférant évoquer une « contribution ». Les négociations portant sur le caractère juridiquement contraignant d'un accord qui s'appliquerait à tous sont au point mort. Et la commissaire européenne à l'action pour le climat nous a souhaité « bon courage » pour l'organisation de la COP 21 à Paris.
En France, le tableau est peut-être un peu moins sombre, mais à quel prix ? Sans m'étendre sur le coût de fonctionnement de notre parc nucléaire, je constate que nous ne sommes pas capables de démanteler une seule centrale en France, et les récents événements de Fukushima nous ont démontré, si cela était nécessaire, notre vulnérabilité face à une technologie à très haut risque.
Que proposerons-nous demain si nous ne prenons pas rapidement conscience de l'urgence de la transition énergétique et de la nécessité de nous doter des moyens techniques, humains et financiers nécessaires pour développer sans modération les énergies renouvelables qui représentent, je le déplore, une part marginale de notre production énergétique ? Si nous ne le faisons pas, il nous restera peut-être l'autre solution, celle qui consiste à construire des digues, des arches, des bunkers et des abris anti-nucléaires. Auquel cas, il faut faire vite ! Mais je suis peut-être trop pessimiste…