nous vous soutiendrons sur ce sujet. Je pense en effet qu’il est indispensable, pas tant pour le Gouvernement que pour l’Europe, que la situation évolue car elle est le reflet de toutes les faiblesses congénitales de l’Union européenne.
La première de ces faiblesses, c’est un élargissement mal digéré, qui est allé trop vite et trop loin, dont les conséquences n’ont pas été maîtrisées et qui aboutit aujourd’hui à faire coexister au sein de l’Union des pays qui ont des modèles sociaux trop différents – mais sans doute sommes-nous les seuls à vos yeux à en porter la responsabilité. La directive sur les travailleurs détachés est le signe de l’échec de l’élargissement de l’Union européenne, un élargissement que nous n’arrivons plus à maîtriser.
Deuxième faiblesse : l’Union ne parvient pas à s’installer sur le plan social puisqu’elle adopte systématiquement une approche qui est un alignement par le bas et au terme duquel les règles décidées ne permettent pas un véritable contrôle.
Le dernier point est sans doute le plus inquiétant : la difficulté de la Commission à prendre en compte la réalité du rejet de la part de l’opinion publique. Que de pressions a-t-il fallu, que de déclarations ont été nécessaires pour qu’elle prenne enfin en compte la réalité ! Toute personne qui sait ce qu’est le travail européen comprend très bien que le débat de ce soir est l’aboutissement d’un long de travail de pressions pour que la Commission bouge. Il est de ce point de vue très inquiétant qu’elle mette autant de temps pour prendre en compte des réalités sociales, des réalités de travail, et ait autant de difficultés à comprendre que sa politique actuelle aboutit à conduire dans le mur le rapport de l’Union européenne avec l’opinion publique.