Sur la durée, ceux qui bénéficient des niveaux de salaire les plus élevés sont aussi ceux qui disposent du capital humain le plus élevé. Or ce capital provient en grande partie de l'éducation. Ces personnes n'ayant pas payé pour leur éducation – puisqu'en France, elle est généralement gratuite –, il n'est pas illogique qu'elles sur-financent par la suite une politique dont elles ont tiré plus de profit au départ. Cela justifie donc que l'éducation – et notamment l'éducation supérieure – soit financée par un impôt progressif comme l'impôt sur le revenu. Mais les dépenses familiales et de santé, qui relèvent de la protection sociale universelle, doivent être financées par un impôt proportionnel.
S'agissant de la lutte contre la pauvreté, la question de son financement peut faire l'objet d'un débat. Si on a la volonté de mener une « politique de gauche », entre guillemets, on peut faire le choix de l'impôt sur le revenu. Dans cette perspective, les classes moyennes supérieures, ceux qui ont un revenu ou un capital important, financeraient dans de plus grandes proportions l'aide aux personnes en grande difficulté. Ce serait cohérent dans la mesure où le total des mesures de lutte contre la pauvreté et pour l'insertion dans le marché du travail – RMI, RSA, etc. – ne doivent pas coûter plus de trois points de PIB.