Deux données doivent être prises en considération : l'évolution de l'assiette, c'est-à-dire la masse salariale, et le reste à recouvrer.
En 2013, la croissance de la masse salariale sera relativement faible : 1,3 %, contre 2,2 % en 2012 et 3,6 % en 2011 ; nous sommes sur une pente descendante, mais la situation n'a rien à voir avec celle de 2009, quand on a observé, pour la première fois dans l'histoire de la sécurité sociale, un recul, à hauteur de 1,3 %.
Ce résultat recouvre deux composantes : l'emploi est en baisse de 0,6 % ; en revanche, le salaire moyen par tête a augmenté de 1,8 %. Notre référence, c'est la moyenne des dix années qui ont précédé la crise de 2008, durant lesquelles le taux de croissance de la masse salariale a oscillé entre 3,7 % et 4 %, principalement sous l'effet de la hausse des rémunérations, mais avec une composante « emploi » positive, de 1,2 à 1,3 % par an en moyenne. Nous en sommes très éloignés.
Le reste à recouvrer est mesuré quinze mois après l'échéance, dans le seul secteur privé ; il sera cette année de 0,87 %, après avoir été de 0,83 % l'année dernière et de 0,74 % en 2011. Malgré l'épisode récessif, sa dégradation reste donc réduite. Cela signifie que les entreprises ont abordé cette séquence avec une trésorerie bien plus favorable qu'en 2008-2009.
Cela va-t-il durer ? Rien n'est moins évident. Il faudrait que la reprise se fasse sentir. Toutefois, les chiffres restent satisfaisants. Cela découle aussi d'une politique de recouvrement efficace, grâce à un comportement adapté des URSSAF, qui accompagnent les entreprises en difficulté.