Madame la présidente, monsieur le ministre de la défense, mes chers collègues, le projet de loi de programmation militaire pour les années 2014 à 2019, sur lequel nous serons appelés à voter dans quelques instants, est ambitieux et réaliste.
Dans le contexte budgétaire serré qui est celui de la France, il fixe le cap à prendre et détermine le but à atteindre. Conformément aux réflexions issues du Livre blanc 2013 sur la défense et la sécurité nationale, le cap est fixé dans un contexte international sans cesse plus complexe, avec, d’un côté, l’injonction de redresser dans l’équité et la justice les comptes de la nation, et de l’autre, le devoir de corriger la trajectoire parfois incertaine de la précédente loi de programmation militaire, mais surtout avec la ferme volonté de doter notre pays d’un modèle d’armée cohérent et opérationnel.
Le but : réaliser ce qui sera en 2019, avec 187 000 militaires et 55 000 civils, la première armée d’Europe et maintenir notre industrie d’armement parmi les premières du monde, avec ses 165 000 emplois directs et indirects.
Comme tout projet humain, cette programmation peut paraître perfectible à certains, mais avec l’actualisation prévue avant la fin de l’année 2015 et le renforcement des droits du Parlement, dans le cadre notamment du débat annuel sur son exécution, les moyens d’évaluation nécessaires à un pilotage efficace sont prêts à l’emploi.
Savoir où l’on va est une chose, mais savoir d’où l’on vient n’est pas inutile quand il s’agit, sans esprit partisan et avec hauteur, de mesurer le travail accompli avec ce projet de loi de programmation militaire 2014-2019.
En effet, cette programmation s’est construite avec une dette publique française supérieure à 90 % de notre produit intérieur brut à la fin 2012, un report de charges de 3 milliards d’euros au terme de la précédente loi de programmation militaire, des militaires ayant le moral dans leurs Rangers du fait du logiciel de paie Louvois déployé à la hussarde en 2010 et responsable de milliers d’erreurs dans le versement de leurs soldes, une désorganisation chronique des bases de défense, aux conséquences néfastes pour la vie quotidienne de nos soldats et, enfin, un déclassement capacitaire dans le domaine des drones et des ravitailleurs en vol, comme l’ont montré nos dernières interventions en Libye et au Mali.
C’est pourquoi, avec un budget sanctuarisé à hauteur de 190 milliards d’euros courants jusqu’en 2019, soit 30 millions d’euros investis chaque année dans les études amont et la recherche technologique, avec 17 milliards d’euros annuels d’investissement militaires et 17 000 jeunes recrutés tous les ans, avec une armée dotée de 225 avions de chasse, quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, un porte-avions nucléaire, quinze frégates de premier rang, six sous-marins d’attaque,…