Je suis heureuse que cette réunion permette d'aborder un sujet important et sensible qui a été ignoré pendant des années et qui surgit aujourd'hui en raison des dangers encourus par les espèces vivant en eaux profondes.
Les différentes interventions révèlent des avis contradictoires et des inconnues persistantes sur la durabilité de la pêche profonde.
Je constate que nous avons dans notre pays une faculté extraordinaire à minimiser les conséquences des atteintes à la biodiversité, qu'elle soit marine ou terrestre. Nous nous décidons à agir lorsque les dégâts sont irréparables. Il serait pourtant souhaitable de laisser aux générations futures une planète protégée.
J'ai entendu les scientifiques, les ONG et les pêcheurs. Il est légitime que ces derniers souhaitent conserver leurs emplois mais si les écosystèmes marins ne sont plus viables, il n'y aura plus rien à pêcher…
J'ai plusieurs questions : premièrement, la pêche en eaux profondes n'est-elle pas la conséquence des mesures non prises il y a plusieurs années en matière de pêche ? La diminution des ressources halieutiques, liée à leur surexploitation et à des rejets importants, n'est-elle pas le signe de la mauvaise gestion passée ? Deuxièmement, la pêche d'espèces profondes est-elle vraiment avantageuse sur le plan financier compte tenu des coûts des chalutiers ? Enfin, est-il possible d'accentuer la recherche pour disposer d'une meilleure évaluation des effets de la politique actuelle ?
Je considère que les politiques doivent s'appuyer sur les travaux scientifiques pour prendre des décisions. Ceux que j'ai entendus semblent s'accorder sur le fait que la pêche en eaux profondes n'est pas durable. Qu'en est-il ?