Intervention de Bertrand Pancher

Réunion du 26 novembre 2013 à 17h45
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

Aujourd'hui, j'ai enfin compris la cause de la cacophonie française sur la pêche qui m'interpelle depuis des années. Chacun défend des positions diamétralement opposées, les uns plaidant pour la pêche au nom de l'emploi, les autres pour son interdiction au nom du respect de l'environnement. Les différences d'analyse sont très frappantes.

Certains ont déploré l'absence de stratégie au plus haut niveau de l'État. Le Premier ministre s'est déclaré favorable à la participation de la France aux discussions européennes sur la pêche en eaux profondes dans son discours de clôture de la conférence environnementale alors que ce sujet n'était même pas inscrit au programme de la table ronde sur la biodiversité marine. Dans le même temps, le très environnementaliste ministre des transports, M. Frédéric Cuvillier, a fait connaître son opposition à l'interdiction de la pêche en eaux profondes au nom de ses lourdes conséquences socio-économiques.

La position française au niveau européen n'est guère plus cohérente. Les députés français ont voté, le 4 novembre, en faveur du rapport de la commission Pêche alors que l'examen par le Parlement européen de la proposition de règlement, déposée en juillet 2012, avait été maintes fois repoussé notamment parce que la France refusait d'y participer. Certains voient dans le lobby de la pêche industrielle la cause des incohérences françaises.

Quand j'entends M. Cury ou M. Duhamel, personne n'est d'accord sur rien. La première chose à faire serait de commencer à travailler ensemble. Le besoin de dialogue est criant entre les ONG, les scientifiques, les administrations mais aussi les pêcheurs. Quant à ces derniers, on peut s'interroger sur le fait que trois armateurs réalisent plus de 95 % du chalutage en eaux profondes.

Peut-on, selon vous, aboutir, malgré tout, à un diagnostic partagé qui permettrait de mettre en place les bonnes solutions ? Peut-on mener des expertises pluridisciplinaires, soutenue par tous et financée par le plus grand nombre, afin d'éviter de renvoyer dos à dos les différentes études disponibles ?

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