Il me semble qu'il y a un problème de méthode. Nous ne pouvons pas admettre la controverse sur un avis scientifique, issu de la recherche publique, de la part de ceux qui ont des intérêts économiques à défendre.
Les travaux scientifiques nous alertent sur la faible résilience des stocks d'eau profonde. Ce message doit être la base de la discussion et non l'objet de la controverse. La solution proposée par la représentante du ministère de l'environnement – qui tenait plutôt le discours du ministère de la pêche – consistant à encadrer la pêche n'est pas à la hauteur des enjeux.
L'absence de cartographie fine des zones nous condamne à travailler à l'aveugle. Nous ne sommes même pas en mesure de protéger les zones côtières. Nous allons détruire des milieux que nous ne connaissons pas. Ce n'est pas acceptable.
Il faut tenir un langage de vérité qui ne peut être que celui de la reconversion vers des techniques moins destructrices. La pêche en eaux profondes est un secteur faible sur le plan économique et fortement subventionné. L'argent public ne peut pas continuer à entretenir une pêche non durable.