Intervention de Dino Cinieri

Réunion du 3 décembre 2013 à 18h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDino Cinieri :

Si nous avons tous en tête le drame de Fukushima, il ne doit pas occulter la réalité économique du nucléaire civil. Les centrales nucléaires de la gamme de 1 000 mégawatts – c'est-à-dire de 1 million de kilowatts –, produisant environ 7 milliards de kilowatts par an, ont été construites en France dans le cadre de notre programme nucléaire pour un coût unitaire qui serait aujourd'hui de l'ordre de 2,5 à 3,5 milliards d'euros par unité de 1 000 mégawatts. Il s'agit certes d'un investissement très important, mais qui s'est avéré justifié sur le plan économique. Comme les énergies renouvelables, le nucléaire se caractérise par un investissement élevé et des coûts de fonctionnement faibles. Les études réalisées par le ministère de l'industrie – qui tiennent compte de ce coût d'investissement, du prix de l'uranium, des coûts d'exploitation et de maintenance et des provisions nécessaires aux futures dépenses de démantèlement et de stockage des déchets radioactifs – concluent à un prix de revient du kilowattheure nucléaire inférieur à 4 centimes. Ce coût est comparable à celui de 1 kilowattheure produit à partir de gaz lorsque ce dernier est à son prix le plus bas, et est bien inférieur à celui des autres modes de production. Alors que le prix de revient du kilowattheure produit à partir de gaz varie très fortement en fonction du prix de celui-ci, le kilowattheure nucléaire est très stable vis-à-vis de celui de l'uranium. Il dépend donc peu des conditions des marchés des matières premières. Corrélativement, lorsqu'une centrale est amortie, le prix de revient du kilowattheure nucléaire devient très bas, peu supérieur à 1 centime, ce qui explique la tendance actuelle à prolonger la durée de vie des centrales sur avis de l'ASN, garante de la sécurité nucléaire.

Les activités de l'industrie nucléaire ont un impact important sur la balance commerciale de la France puisque, en 2010, elles représentaient environ 25 milliards d'euros, soit la somme de deux composantes. La première correspond aux exportations de l'industrie nucléaire – c'est-à-dire à la vente de composants et de services liés aux réacteurs, à celle de produits et services du cycle du combustible et à l'exportation d'électricité. Au cours des dernières années, cette composante est restée stable à environ 6 milliards d'euros en moyenne par an. La seconde réside dans l'économie réalisée en termes d'importation de gaz, du fait du recours à l'énergie nucléaire, compte tenu de l'achat d'uranium à l'étranger pour l'alimentation des centrales nucléaires. Elle varie en fonction du prix du gaz et des fluctuations du dollar par rapport à l'euro, et l'on pourrait l'évaluer sur la période 2009-2010 à environ 18 à 22 milliards d'euros par an.

Chers collègues écologistes, la lutte contre le nucléaire est certes votre fonds de commerce, mais il vous faut admettre que notre économie ne peut s'en passer !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion