Nous connaissons votre engagement, monsieur Lasserre, en faveur de la régulation économique outre-mer, et nous avons entendu qu'il ne s'accompagnait malheureusement pas de moyens supplémentaires.
Je partage votre idée du « gagnant-gagnant » sur les aides publiques et leurs contreparties. Sur nos territoires, où le chômage est trois fois plus élevé que la moyenne nationale, ces contreparties doivent se traduire en termes de développement de la richesse et de l'emploi local. Par ailleurs, l'aide à la production ne doit pas uniquement viser le marché local, trop étroit, mais l'ouverture à l'exportation. La question des relations commerciales de l'outre-mer avec ses voisins se pose depuis des années. Elle vient de faire l'objet d'un rapport de Serge Letchimy, qui aborde le problème de l'application des normes européennes dans nos territoires.
Je souhaiterais par ailleurs une précision à propos du décret sur les carburants, car les gérants de station-service redoutent que la transparence ne se traduise sur nos territoires par la disparition de milliers d'emplois. Le ministre a affirmé qu'un tel risque n'existait pas, mais je vous pose la question.
Sur le terrain, votre collaboration avec les observatoires des prix, des marges et des revenus doit vous conduire à ouvrir des enquêtes sectorielles dans certains domaines prioritaires comme le BTP : la Commission nationale d'évaluation des politiques de l'État outre-mer, dont je fais partie, travaille actuellement à un rapport sur le logement social qui pointe le niveau élevé des loyers et s'interroge sur la part qui en incombe au coût des matériaux. D'autres domaines mériteraient d'être explorés, comme celui du matériel médical des CHU ou celui des intrants agricoles.