Intervention de Luc Charmasson

Réunion du 4 décembre 2013 à 17h00
Commission des affaires économiques

Luc Charmasson, président de France bois industries entreprises, FBIE et administrateur de l'Union des industries du bois, UIB :

Je suis honoré d'être le premier à m'exprimer. C'est inhabituel.

France Bois industries entreprises est une interprofession de l'aval qui rassemble tous les secteurs – la scierie, la pâte à papier, le contreplaqué, la construction, l'ameublement, l'emballage et la tonnellerie. Les entreprises de l'aval représentent 40 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 250 000 emplois.

L'originalité des deux rapports commandés, l'un par le Premier ministre – celui de votre collègue M. Jean-Yves Caullet – l'autre par le ministère du redressement public, tient à ce qu'ils appréhendent l'ensemble de la filière à partir du marché. Les entreprises de l'aval sont satisfaites des rapports et de cette nouvelle approche qui se retrouve dans le projet de loi d'avenir.

L'enjeu pour la filière bois est de développer les marchés en faisant une plus grande place au bois dans la construction. Le décret du 15 mars 2010 sur la préférence bois, qui fixe les quantités minimales de bois que doivent comporter certaines constructions, est inapplicable depuis une décision du Conseil constitutionnel, saisi par le Conseil d'État lui-même saisi par le secteur du béton. Nous le regrettons car cette mesure modeste comportait une dimension politique en affirmant l'importance d'utiliser le bois comme matériau de construction. Nous vous encourageons à déposer un amendement sur ce sujet dans le projet de loi d'avenir.

Je veux saluer une décision importante : l'entrée de la filière bois au Conseil national de l'industrie (CNI) avec la création d'un comité stratégique de filière pour les industries de transformation du bois. La composition de ce comité, avec la présence de l'État et des syndicats, donnera une portée politique aux décisions. Ce ne seront plus seulement le ministère de l'agriculture et le ministère du redressement productif qui défendront l'intérêt de la filière. Le ministère du logement, signataire du plan national d'action, et celui du développement durable seront également à nos côtés.

J'attire votre attention sur deux autres sujets. Le premier est la mobilisation du bois. L'insuffisance des ressources entraîne des ruptures d'approvisionnement qui obligent les usines à se mettre à l'arrêt. L'hiver étant une période particulièrement difficile pour la sortie des bois, le risque de pénurie est très important pour le début de l'année 2014. La concurrence du secteur de l'énergie sur la demande de bois pénalise la production industrielle alors que l'industrie apporte dix fois plus de valeur ajoutée et sept fois plus d'emplois que l'énergie. Cette question doit absolument être abordée par le comité stratégique de filière.

Second sujet, la politique à l'égard de la filière bois doit être interministérielle. Le comité stratégique contribuera à consolider cette dimension. Nous travaillerons avec quatre ministères. Pour l'industrie, je souligne l'intérêt de recréer un fonds stratégique bois afin de soutenir l'innovation, la création, le design et l'investissement. Nous approuvons pleinement le plan national d'action présenté par M. Le Foll et M. Montebourg. Mais quels seront les moyens consacrés à sa mise en place ? Nous estimons les besoins à 150 millions d'euros alors que, pour cette année, on annonce de 20 à 30 millions.

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