Intervention de Jean-Claude Monin

Réunion du 4 décembre 2013 à 17h00
Commission des affaires économiques

Jean-Claude Monin, président de la Fédération nationale des communes forestières, FNCOFOR :

Je veux saluer les mesures importantes prises pour la forêt publique – pour le régime forestier et l'ONF–, forêt qui couvre 2,5 millions d'hectares et représente 40 % de l'approvisionnement pour la première transformation.

Le souci de l'industrie, de l'investissement et de la recherche-développement dont témoigne la création du comité stratégique de filière est important et nouveau.

Cependant, la politique forestière doit marcher sur deux jambes : l'industrie et l'investissement pour l'une ; les politiques forestières territoriales pour l'autre, à travers la mobilisation du bois et la sylviculture.

Les entreprises de l'aval de la filière bois soulignent l'insuffisance de la sylviculture pour garantir la ressource aujourd'hui et la développer demain, compte tenu de la forte demande de bois dans différents domaines – construction, énergie, industrie, chimie verte. Nous devons nous préparer à des investissements nécessaires en faveur de la ressource.

S'agissant de la mobilisation, le bois est présent dans les forêts mais il ne se retrouve pas sur le parc à grumes des scieries ou dans les silos des chaufferies. Comment y remédier ? La tâche n'est pas aisée. La loi devrait aller dans ce sens et prescrire le bois, et singulièrement le bois local. Dans la région Rhône-Alpes, le secteur du bois se développe fortement dans le domaine du logement, mais 70 % du bois est importé de nos voisins européens.

Le projet de loi doit comporter une partie consacrée à l'industrie et une autre à l'animation et à la politique forestière territoriale, au travers de la mobilisation, la prescription et la certification du bois local.

Cela suppose la création d'un fonds stratégique sur le modèle du fonds forestier national. Il a été indiqué qu'il serait doté de 18 à 30 millions d'euros alors qu'il en faudrait 150. Si les moyens ne sont pas à la hauteur, malgré toute la bonne volonté de la filière, nous ne pourrons pas réussir un changement notable dans la mobilisation et la prescription du bois ainsi que pour la sylviculture.

Les Douglas du massif central représentent une production importante, de la valeur ajoutée et de l'emploi.

On nous demande de nous satisfaire de la création du Fonds stratégique de la forêt et du bois, même s'il est insuffisamment doté. On nous fait miroiter un abondement par les crédits carbone. Mais ce n'est pas fait !

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