Intervention de André Chassaigne

Réunion du 4 décembre 2013 à 17h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Je veux souligner l'interpénétration des intérêts des différents acteurs de la filière. Le développement de la filière ne peut pas souffrir une opposition entre l'amont et l'aval ou entre le public et le public. Il s'agit d'une démarche collective.

Un double constat a été fait par nos intervenants : d'une part, le problème de l'approvisionnement met en jeu le devenir industriel de la filière – il faut considérer ce problème comme une priorité – ; d'autre part, la forêt publique représente 25 % de la forêt française, mais contribue à près de 40 % de la récolte de bois. Compte tenu de ce double constat, la priorité doit être donnée à la forêt privée. Que peut-on faire pour garantir une meilleure mobilisation du bois dans la forêt privée ?

Je suis opposé à la remise en cause d'outils qui ont fait la preuve de leur efficacité. Dans le territoire forestier que je connais, le PPRDF a permis d'obtenir des résultats. On peut certes changer sa dénomination, mais nous avons là un outil facilitant la mobilisation du bois, je le dis d'expérience. Nous devons réfléchir aux leviers à actionner pour mobiliser davantage la forêt privée. Le texte permet-il d'aller suffisamment loin au regard de cette priorité ?

Autre sujet important, puisque le bois manque pour l'approvisionnement, on peut s'interroger sur l'exportation, qui est peut-être surestimée. Est-on capable de savoir où part le bois ? Le bois de la forêt publique gérée par l'ONF reste t-il en France pour l'industrie ? Quelle part de celui-ci est exportée ? Toutes les mesures sont-elles prises pour éviter les exportations dès lors que les ressources sont insuffisantes ?

Enfin, la question de la concurrence entre les usages du bois était pressentie depuis plusieurs années. Je ne sais pas quelle peut être la solution, mais les réseaux de chaleur bois ne doivent pas systématiquement être multipliés s'ils se font au détriment d'autres usages de la forêt. Il est temps de se poser la question. La surexploitation des ressources faciles d'accès et l'abandon, pour des raisons de coût, des secteurs plus difficiles d'accès sont un autre danger qui pèse sur les écosystèmes et menace la durabilité de la forêt.

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