Certains ont évoqué la question de la recherche et du développement. L'institut que je préside joue justement le rôle d'un service de R & D pour le Centre national de la propriété forestière. Comme d'autres, il s'est particulièrement intéressé au problème du réchauffement climatique, préoccupation majeure pour les forestiers. En effet, nous travaillons sur le long terme. Or il devient évident que les arbres que nous plantons ne bénéficieront pas, dans cinquante ans, du même climat qu'aujourd'hui.
Nous animons ainsi le réseau mixte technologique « Aforce » – Adaptation des forêts au changement climatique –, lieu d'échanges qui regroupe onze partenaires forestiers, comprenant des acteurs de la recherche, de l'enseignement ou de la gestion, dont l'ONF. Nous essayons de pousser les instituts de recherche, et principalement l'Institut national de la recherche agronomique, à mettre leurs informations à disposition des gestionnaires. Ce n'est pas toujours facile, car les chercheurs préfèrent être sûrs de leurs résultats avant de les rendre publics – ce qui, dans notre domaine, peut prendre beaucoup de temps.
Un autre sujet de préoccupation en matière de recherche et développement est la question des services écosystémiques, c'est-à-dire des produits autres que le bois et des services que procure la forêt. Pour ce qui nous concerne, les deux sujets principaux, dans ce domaine, sont la question de l'eau potable et celle du carbone.
La question sur l'agro-écologie appelle une précision sémantique : nous intervenons en matière d'agro-foresterie, c'est-à-dire de plantation d'arbres en milieu rural, ou de sylvo-pastoralisme, c'est-à-dire de pâturage en forêt, une pratique ancestrale remise au goût du jour. Sur ces sujets, nous travaillons bien évidemment en harmonie avec les chambres d'agriculture ou avec d'autres instituts de recherche qualifiés, comme l'Institut de l'élevage.