Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, le groupe SRC se joint d’abord aux autres groupes pour rendre hommage aux deux soldats français du huitième régiment de parachutistes d’infanterie de Castres, Antoine Le Quinio et Nicolas Vokaer qui ont perdu la vie dans la nuit de lundi à mardi, dans l’exercice de leur mission au service de la France. Leur dévouement exemplaire doit être ici salué.
Permettez-moi de ne pas m’adresser seulement à vous comme il est d’usage, mais de parler directement aux Français qui se demandent pourquoi nos forces armées sont amenées à risquer des vies à plusieurs milliers de kilomètres d’ici.
Il y a quelques jours, la République centrafricaine était le théâtre sanguinaire d’une situation qualifiée de pré-génocidaire. Dans les faubourgs de Bangui, à Bossangoa et dans plusieurs autres localités, des massacres à l’intensité croissante étaient perpétrés. Alors que la violence la plus aveugle ressurgissait, il était de la responsabilité de la communauté internationale d’empêcher la République centrafricaine de sombrer dans le chaos et la barbarie.
Depuis l’adoption de la résolution 2127 du Conseil de sécurité des Nations unies, la France a l’opération Sangaris pour mettre fin sans plus tarder aux exactions et pour pacifier avec l’aide des armées de nos partenaires qui sont déjà sur le terrain – je pense en particulier aux soldats africains – un pays aujourd’hui à feu et à sang. Le déploiement de 1 600 soldats français conjugué à l’engagement de 2 500 hommes de la MISCA doit permettre de restaurer la stabilité et la paix.
Le Président de la République a pris une décision courageuse et responsable en engageant nos forces dans ce conflit. Oui, il était impératif de répondre à l’appel de toutes les composantes de la société centrafricaine pour ne pas laisser la République centrafricaine se transformer, vingt ans après, en un nouveau Rwanda.
Notre débat d’aujourd’hui se tient en application de l’article 35 de notre Constitution. Les dispositions de cet article offrent la possibilité d’un débat qui n’a jamais manqué d’être mise en oeuvre depuis plusieurs mois, à chaque fois que des opérations réclament l’engagement de nos armées. Les présidents de groupe sont systématiquement associés et consultés et un débat a lieu au Parlement.