Intervention de Roger-Gérard Schwartzenberg

Séance en hémicycle du 10 décembre 2013 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur l'engagement des forces armées en république centrafricaine et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger-Gérard Schwartzenberg :

…et on débat après. D’autre part, le fait que ce débat ne puisse être suivi d’aucun vote prive les parlementaires du droit de se prononcer sur un problème pourtant majeur pour notre pays. Paradoxe là aussi, car l’article 3 de la Constitution confie à ces représentants du peuple l’exercice de la souveraineté nationale. Peu importe toutefois dans le cas présent, car nul ne doute que votre déclaration aurait été largement approuvée par le Parlement.

Mais venons-en au fond. Tout d’abord, la France a l’obligation d’agir, mais il est souhaitable qu’elle ne soit pas la seule à le faire. Or, une fois encore, comme au Mali, aucune autre puissance non africaine n’intervient militairement sur le terrain. Plusieurs grands États s’intéressent vivement au continent africain et à ses potentialités économiques mais, alors qu’il faudrait intervenir sur place pour protéger les populations civiles, ils restent inactifs, laissant ce soin exclusivement à notre pays et s’en tenant au service minimum, c’est-à-dire à un soutien logistique ou financier.

Le président ivoirien, Alassane Ouattara, le soulignait récemment : « Quoi qu’on dise de l’influence grandissante de la Chine, des États-Unis ou du Brésil sur notre continent, ces pays ne se sont pas engagés chez nous sur le front de la défense et de la sécurité. Ils ne prennent pas les mêmes risques que la France. Tous ceux qui profitent des richesses de l’Afrique doivent aussi contribuer à sa sécurité. »

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