Monsieur le rapporteur pour avis, les nombreuses auditions que vous avez initiées auprès des syndicats agricoles, des enseignants et des chercheurs illustrent parfaitement l'ambition qui vous a animée : celle de contribuer le plus justement au second souffle de l'enseignement agricole.
Dans ma circonscription, qui comme la vôtre est très rurale, j'ai eu l'occasion d'échanger avec des représentants du monde agricole sur ce texte. Les retours sont sans équivoque : il faut absolument valoriser et contribuer à changer l'image de la filière agricole. Nombre de jeunes, m'a-t-on dit, atterrissent dans ce secteur non du fait d'un premier choix, mais après un reclassement et, pour un certain nombre d'entre eux, on a même évoqué un parcours quasiment subi, pratiquement celui de la dernière chance.
Pourtant, dans ce secteur, les taux de réussite aux examens et en matière d'insertion professionnelle sont très élevés. Ces parcours de formation aboutissent majoritairement à des succès et ils donnent aussi accès à des voies d'excellence. En termes d'information, d'orientation et de valorisation, les enjeux sont donc considérables. À ce sujet, je partage totalement l'avis de notre collègue Carole Delga, dont vous avez rappelé les propositions : il faut mettre un terme à cette culture de la « relégation » dans l'enseignement agricole et donner à ce dernier toute sa place dans le futur service public de l'orientation.
Vous montrez l'enjeu essentiel de promotion scolaire et sociale de cet enseignement. Les représentants du monde agricole m'ont rappelé qu'ils étaient en attente d'un nouveau cadre législatif qui valoriserait leur métier. Aussi je soutiens la réforme des modes d'acquisition des diplômes et des formations, la création de l'IAVF et les mesures relatives à la formation des professionnels et des enseignants. Ces propositions permettront de promouvoir ce secteur aux yeux des jeunes et de valoriser les métiers de la filière.
Vous insistez également sur la nécessaire mise en adéquation des missions de l'enseignement agricole avec les défis que doivent relever la France et ses territoires. Les indicateurs nationaux sont sans appel : le nombre d'actifs agricoles a été divisé par deux entre 1970 et 2000, et le nombre d'exploitations agricoles diminue de près de 3 % par an depuis vingt ans.
Nombre d'emplois sont proposés dans la filière agricole mais cette dernière souffre de difficultés à embaucher. Redonner un souffle à l'enseignement agricole doit contribuer à attirer plus de jeunes vers l'ensemble des filières dédiées pour lesquelles des carrières et des emplois sont proposés. L'enseignement agricole peut jouer le rôle d'un véritable levier car, en matière de promotion sociale, ses résultats sont excellents avec 80 % de réussite aux examens, 88 % d'insertion professionnelle, dont 94 % pour le seul bac professionnel.
Le véritable enjeu de la consolidation de l'enseignement agricole, c'est celui de la réussite des jeunes, celui de la promotion sociale et de l'insertion. Cette filière constitue un véritable tremplin, notamment pour les jeunes qui sont les plus éloignés de l'éducation.