Par conséquent, je ne partage pas du tout votre optimisme lorsque vous indiquez que la démographie fera son oeuvre et suffira à faire baisser le budget des anciens combattants. Du reste, nous ne pouvons pas envoyer ce message alors que nos soldats sont sur des théâtres d’opérations extérieures avec les risques que l’on sait.
J’entends vos arguments ainsi que ceux du rapporteur général s’agissant des efforts que l’on fait d’un côté et des économies réalisées de l’autre. Mais c’est un argument que je ne peux pas recevoir car nous ne sommes pas dans une situation budgétaire qui nous permet de n’annoncer que des bonnes nouvelles. Ces bonnes nouvelles doivent être compensées par des efforts consentis par d’autres.
Ainsi les bonnes nouvelles annoncées par le ministre des anciens combattants concernent les combattants qui sont parmi les plus modestes, alors que les efforts demandés concernent un dispositif qui est l’un des plus avantageux et les plus injustes. J’ai tendance à considérer que lorsque l’on fait des efforts pour les plus modestes en essayant de remettre en cause les dispositifs qui sont parmi les plus injustes, on oeuvre pour la justice. Cet effort en faveur de la justice n’est pas un système de vases communicants. Je crois comprendre en effet que beaucoup de ceux qui considèrent que la justice peut se faire à partir de logiques redistributives ont une approche sélective des vertus de la redistribution suivant les sujets dont il s’agit – en disant cela, je ne parle pas de vous, monsieur le rapporteur général.
Je souhaiterais que les mêmes arguments soient systématiquement utilisés sur les mêmes sujets ; cela leur donnerait beaucoup de force.