Intervention de Serge Letchimy

Réunion du 12 décembre 2013 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Letchimy :

Je partage totalement l'analyse du ministre. Cet amendement répond à des enjeux fondamentaux, qu'il s'agisse de la mise en place de dispositifs de biocontrôle ou de l'utilisation de produits phytosanitaires adaptés. Il est bien évident qu'il ne doit en aucun cas conduire à cautionner les égarements criminels qui, du fait de l'utilisation du chlordécone et d'autres pesticides, ont provoqué une catastrophe écologique en Martinique et en Guadeloupe.

Par ailleurs, si l'on ne trouve pas de solutions adaptées aux réalités locales, le développement de certaines filières risque d'être freiné. Par exemple, l'industrie de la canne à sucre se trouve actuellement en très grande difficulté en Martinique et en Guadeloupe, la diminution en volume de la production pouvant aboutir à des fermetures d'usines produisant du sucre ou du rhum.

Se pose aussi un problème technique : les normes européennes qui sont transcrites en droit national ne correspondent à aucune réalité dans les bassins géographiques des départements et territoires d'outre mer. Il existe bien des produits phytosanitaires qui ont fait leurs preuves et qui pourraient être importés de pays voisins, comme le Brésil pour la Martinique et la Guadeloupe, ou l'Afrique du Sud pour la Réunion, mais nous ne disposons pas d'outil, à l'échelon local ou national, qui permettrait de rechercher à proximité les équivalents susceptibles de répondre aux normes européennes. On a ainsi créé de toutes pièces une dépendance technologique vis-à-vis de l'Europe.

Je soutiens donc cet amendement très important, tout en précisant que je suis opposé à ce que la prise en compte de certaines spécificités conduise à cautionner des dérives du type de celles que l'on a connues.

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