Je regrette que le Gouvernement n'ait pas respecté son ambition originelle de présenter un projet de loi propre à l'outre-mer : le présent débat montre que la seule question de la forêt aurait pu faire l'objet de plusieurs articles, dans une perspective tout à la fois de connaissance, de protection et de valorisation.
Quand vous évoquez la forêt primaire, vous ne pensez qu'à la Guyane ; mais une partie subsiste également en Martinique, à Mayotte et à la Réunion ! Cela montre la méconnaissance généralisée – à l'exclusion de quelques ONG – de la richesse de la biodiversité forestière, terrestre, marine et sous-marine de l'outre-mer, des risques liés à une trop forte empreinte écologique, ainsi que des possibilités de valorisation existantes et de l'importante contribution de ces territoires à la lutte contre la pollution et les gaz à effet de serre.
À ce titre, je considère qu'il serait nécessaire de définir une vaste politique de développement forestier et agricole afin d'aider l'outre-mer à se propulser dans l'avenir. Comment pouvons-nous éclore et nous développer, dans le contexte de la mondialisation, avec une Europe aussi libérale ? La moindre petite étincelle est immédiatement éteinte par la concurrence, dans un système fondé sur l'importation et la consommation massives !
Sans vouloir paraphraser Arnaud Montebourg, il faudrait instaurer des clauses de sauvegarde pour protéger pendant au moins cinq ans les potentialités de développement. Or dans les secteurs de l'agriculture, de l'agro-industrie, de l'agrotransformation et de l'agrosubstitution, nous sommes soumis à des mécanismes ultralibéraux qui interdisent, sauf pour la banane, le rhum ou le sucre, toute compensation européenne pour faire face à la concurrence déloyale que nous subissons.