L'outre-mer offre en effet des potentialités importantes, dont il faut que nous prenions conscience.
C'est à la demande de M. Victorin Lurel et des parlementaires ultramarins que j'ai décidé qu'il ferait l'objet d'un titre spécifique du projet de loi, regroupant les dispositions concernant l'agriculture. J'aurais pu procéder de la même manière s'agissant des questions forestières, mais j'ai préféré privilégier une démarche transversale. Il reste qu'il existe dans ce domaine des spécificités de l'outre-mer, soulignées par Mme Berthelot au travers de ses amendements, et que nous en tiendrons compte.
Si nous avons décidé de créer, pour l'agriculture et la forêt, une commission et un comité stratégique par département, c'est précisément pour pouvoir fédérer les dispositifs, créer des dynamiques et construire de vraies filières à cet échelon.
Les études consacrées aux énergies renouvelables montrent qu'il existe outre-mer un potentiel de quasi-autonomie énergétique via la valorisation de la biomasse et la méthanisation. La forêt tropicale, lorsqu'elle n'est pas cultivée, a en effet pour particularité de dégager du méthane, dont l'effet de serre est de quatorze fois à vingt fois supérieur au carbone – au point que les effets de la méthanisation liée au pourrissement et aux chablis peuvent parfois compenser ceux de la fixation du carbone par les arbres !
Il reste que je suis d'accord avec vos amendements et que je me rendrai outre-mer. J'ai bien pour objectif d'encourager la diversification de la production agricole et de développer le potentiel de ces territoires, notamment en valorisant la biodiversité au profit de la future industrie du biocontrôle et en organisant le marché du bois et ses débouchés. Il convient que l'ONF trouve des techniques adaptées pour valoriser la forêt guyanaise, en évitant les coupes claires, les taillis sous futaies et les futaies longues. Il y a là un énorme potentiel qui pourrait être développé grâce à des investissements.