Votre position est sage, monsieur le ministre. Mais il nous faut trouver une solution concrète avant la discussion en séance publique, car il y a vraiment un problème de cohérence entre le texte que vous proposez, avec la mise en place d'un dispositif de concertation et de politiques de planification entre la collectivité unique de Guyane et l'Etat, et une nouvelle politique agricole. Vous territorialisez l'initiative, mais un peu comme si vous vouliez construire un bâtiment avec très peu de matériaux disponibles. L'un des outils – l'outil foncier – n'est pas mis en cohérence avec la politique que vous entendez mettre en oeuvre. L'EPAG, tel qu'il existe aujourd'hui, ne répond pas à la problématique posée. La Guyane est caractérisée par une multitude d'occupations très différentes, avec des pratiques traditionnelles, une organisation spécifique et des possibilités d'accès au foncier qui sont principalement mises en oeuvre par l'Etat, ce qui peut paraître contradictoire avec la réalité sociale, culturelle et économique du territoire. La demande de création d'une SAFER est donc légitime. N'oublions pas que d'ici dix ou vingt ans, la population de la Guyane aura dépassé celle de la Martinique ; elle va atteindre très rapidement les 400 000, puis les 600 000 habitants.
Peut-être faut-il être plus précis, monsieur le ministre. Pour ma part, j'ai compris que vous proposeriez vous-même un amendement qui permettrait d'atteindre l'objectif de création d'une SAFER à une certaine échéance, avec une dynamique d'appropriation et de redistribution du foncier adaptée.