En tant que président de la région Martinique, l'avis de M. Herth me surprend. Les régions gèrent à l'heure actuelle directement une part des fonds européens, notamment en matière de FEADER et de FEDER. C'est pourquoi je ne crains pas de devoir construire avec l'État une dynamique de traitement des dossiers : en Martinique, le taux de programmation et de réalisation est très élevé.
Je ne peux que me réjouir que cette loi, dans la dynamique de décentralisation, offre des possibilités de contractualisation avec l'État : en matière de développement agricole, les aspects politiques de la contractualisation doivent être cohérents avec l'aspect financier.
Par ailleurs, on ne peut dire que celui qui donne l'avis conforme dispose d'une pouvoir absolu. En démocratie, il faut faire confiance à l'esprit de responsabilité de tous les acteurs. Celui qui refusera l'avis conforme pour mener une guerre stérile à l'État sera rendu responsable des conséquences du blocage des dossiers. Les responsabilités seront donc partagées et les négociations permettront de débloquer des situations conflictuelles. En matière de responsabilité locale de développement, il faut doter les collectivités régionales d'un droit accru à donner un avis conforme. Pratiquons la sagesse africaine de la discussion et de la négociation longues, où chacun écoute l'autre sans avoir la prétention de tout savoir.