Vous semblez confondre la reconnaissance du statut de professionnel agricole et l'installation. Or, pour bien des raisons, nombreux sont les gens souhaitant se faire passer pour des agriculteurs. Loin de faire le procès de l'installation des jeunes agriculteurs, je m'interroge sur la finalité de cet article, constatant que le dispositif proposé dépasse largement la question de l'installation et concerne l'ensemble des personnes souhaitant rentrer dans la profession, quel que soit leur âge.
D'autre part, si Paris est une ville tentaculaire dévorant les terres, c'est aussi une métropole regorgeant d'habitants tentés d'acquérir une résidence secondaire en couronne et qui, sous couvert d'accéder au statut agricole, veulent y racheter des terrains. Comment empêcher ces tentations spéculatives ?
Enfin, la France a la chance d'avoir plusieurs organisations professionnelles agricoles véritablement représentatives. Le taux de syndicalisation est important dans le monde agricole – caractéristique qui ne se retrouve dans aucun autre secteur professionnel. Or, en semant le doute et la suspicion au sein de la profession, cette réforme risque de se retourner contre vous et vos successeurs, monsieur le ministre, alors que vous gagneriez à pouvoir vous appuyer sur des professions clairement organisées.