Intervention de Gilles Lurton

Séance en hémicycle du 16 décembre 2013 à 16h00
Consommation — Article 17 b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Lurton :

L’article 17 quater B vise à autoriser la vente en grande surface de tests de grossesse. Je ne suis pas, pour ma part, favorable à une telle décision pour des produits de consommation qui relèvent de la santé publique et donc du 8° de l’article L. 4211-1 du code de la santé publique.

Permettre l’achat en grande surface des tests de grossesse contribuera de mon point de vue à la banalisation de ces tests et enverra un signal négatif de déresponsabilisation aux individus, notamment aux plus jeunes, quant aux conséquences des rapports sexuels non ou mal protégés.

Les femmes ne pourront plus bénéficier, lors de la délivrance du test, des conseils d’un professionnel de santé, dispensés dans le respect, la confidentialité et l’intérêt de chaque individu. Les pharmaciens ont un rôle éducatif et dispensent une véritable information médicale. À l’inverse, le supermarché est un lieu beaucoup plus banal où on ne peut pas bénéficier des mêmes informations.

Nous savons que de nombreuses femmes ayant fait le test reviennent dans leur pharmacie pour en demander l’interprétation, ou pour recevoir des conseils et un soutien : désarroi après un énième test négatif en cas de désir de grossesse ou, à l’inverse, après un test positif en cas de grossesse non désirée, en particulier chez les jeunes femmes, en quête de renseignements qu’une grande surface ne pourra en aucune façon leur fournir après la vente du test.

Je ne comprends pas que cette disposition n’ait pas été soumise à la commission des affaires sociales. Mme Lemorton s’en est d’ailleurs étonnée la semaine dernière. Les pharmaciens n’ont même pas été entendus ni consultés à ce sujet.

Au lieu d’être introduite par un simple amendement du Sénat, cette disposition relevant de la santé publique aurait mérité d’être débattue de manière beaucoup plus approfondie.

Enfin, je dois souligner l’absence de Mme la ministre des affaires sociales alors que nous traitons d’un sujet de santé publique au détour d’un texte sur la consommation.

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