L’insertion de cet article dans un projet de loi sur la consommation est assez surprenante et j’espère que nos collègues membres de la commission des affaires sociales vont prendre part au débat.
Il aurait été judicieux d’examiner la question des tests de grossesse en commission des affaires sociales et de l’inscrire dans le cadre d’une réflexion plus générale sur la lutte à mener contre les diagnostics tardifs de grossesse. En effet, comme vous l’avez reconnu devant les sénateurs, monsieur le ministre, la part des femmes ayant déclaré leur grossesse après le premier trimestre est passée 4,9 à 7,8 % entre 2003 et 2010.
Les pharmaciens sont opposés à la libéralisation de la vente des tests de grossesse, au nom de leur capacité d’écoute et de conseil. Je précise tout de suite que les tests représentent une part infinitésimale du chiffre d’affaires des pharmacies : 0,03 %. Il ne s’agit donc pas de défendre une profession.
En commission, monsieur le ministre, vous avez évoqué le cas des femmes jeunes et défavorisées qui n’osent pas aller acheter un test en pharmacie. Or, ce sont ces personnes qui ont le plus besoin de conseil et elles n’en trouveront aucun en grande surface. La réponse, s’agissant de l’anonymat, vous l’avez donnée en autorisant la distribution de tests de grossesse dans les plannings familiaux, voire dans les infirmeries des lycées.
Il y a 23 000 pharmacies dans notre pays. A priori, la discrétion et l’accessibilité sont assurées, ou alors nous devons vendre en supermarché tous les produits et médicaments qu’il est gênant d’acheter !
J’ajoute qu’avec une trentaine de marques sur le marché, l’intensité concurrentielle a fortement augmenté, entraînant une baisse des prix.