Intervention de Bruno Genty

Réunion du 10 décembre 2013 à 17h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Bruno Genty, président de France Nature Environnement :

Monsieur Guillaume Chevrollier, nous avons des associations dans toutes les régions métropolitaines et ultramarines, sauf dans les collectivités à statut spécifique comme Wallis et Futuna et Saint-Barthélémy. Je peux difficilement vous répondre sur l'impact des scores de l'écologie politique dans la mesure où nous nous comptons depuis peu ; nous n'avons pas le recul suffisant. Mais, pour ce qui est du nombre d'associations membres, il n'y a pas de corrélation. À un moment donné, nous avons eu des inquiétudes, à des degrés variables selon les territoires, pour renouveler les cadres associatifs bénévoles, mais ça s'est arrangé. Il y a des territoires où nous avons beaucoup plus d'adhérents, mais c'est lié à la culture des différentes régions.

Notre récente campagne de communication « Irrespirable » a consisté à installer sur le toit d'un immeuble parisien un cube blanc sur lequel nous avons, à l'aide d'un pochoir, inscrit ce mot à la colle, et une caméra en face qui filmait en continu. Au bout de trois ou quatre jours, le mot « irrespirable » est apparu. Notre but, c'était de mobiliser un grand nombre de citoyens et ça a très bien marché. En quatre à cinq jours, notre vidéo a été visionnée 50 000 fois. Il n'est pas question de laisser entendre que la pollution de l'air est la même dans toutes les agglomérations et en milieu rural. Les polluants sont différents. Nous voulons seulement sensibiliser les citoyens, les impliquer dans les démarches de leurs collectivités, de l'État et de l'Union européenne pour la qualité de l'air. Le sujet est compliqué, je vous renvoie à des études montrant qu'on avait détecté autour de Jussieu des particules issues de pesticides en quantités relativement importantes. L'opposition ruralurbain n'est pas si nette. Nous n'avons pas suffisamment de moyens pour installer notre cube à plusieurs endroits différents pour mesurer les écarts.

L'« aquataxe », je suis désolé, ni Morgane Piederrière ni moi ne savons ce que c'est.

Monsieur Jean-Pierre Vigier, nous sommes pour un abandon progressif du programme électronucléaire. Il suffit de prolonger de dix ans la durée de vie des centrales pour faire baisser le coût de ce type d'électricité, au moins comptablement. Attention toutefois à « l'effet falaise » si on ne programme pas les fermetures – car une grande partie de nos réacteurs a été construite en une décennie. De plus, on joue aux apprentis sorciers : on a construit dans les années soixante-dix, avant Tchernobyl, avant Fukushima, et je trouve surprenant que l'on décide de prolonger de dix ans sans autre forme de procès. Le prix des déchets nucléaires n'intègre pas la santé. Or on voit les effets catastrophiques sur l'environnement de l'accident de Fukushima et ce n'est pas terminé. Le calcul ne doit pas être uniquement arithmétique, en jouant sur les durées d'amortissement ; il doit aussi tenir compte des conséquences pour la santé des personnes. C'est d'ailleurs ce qui a poussé les Allemands à abandonner le nucléaire. Il y a eu des accidents nucléaires majeurs en Union Soviétique, au Japon, nous avons un grand nombre de réacteurs nucléaires et les risques ne se limitent pas aux tsunamis et aux tremblements de terre...

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion