Lorsque vous vous attaquerez aux niches fiscales anti-écologiques qui non seulement privent l'État de recettes indispensables, mais enferment aussi notre industrie comme les ménages dans une dépendance envers les énergies les plus polluantes et découragent l'innovation dans les domaines de l'énergie, des transports et de l'automobile, monsieur le Premier ministre, nous serons également à vos côtés.
Lorsque l'État renoncera à financer certains projets engagés par la précédente majorité, qui sont fortement contestés par les citoyens et néfastes pour l'environnement, afin de concentrer ses moyens sur l'essentiel – les services publics du quotidien, les emplois et services de proximité, le soutien aux filières économiques du futur et ces petits travaux qui changent concrètement la vie et font qu'un euro investi dans le logement génère sept fois plus d'emplois qu'un euro investi dans de grandes infrastructures – oui, quand vous orienterez ainsi l'investissement public, monsieur le Premier ministre, les députés écologistes seront à vos côtés, actifs, constructifs et déterminés.
Lorsque, avec votre ministre Pascal Canfin, vous concentrerez la politique française de développement sur des actions concrètes, des objectifs clairs et évalués, réellement utiles à l'autonomie des populations des pays en voie de développement, lorsque vous mettrez fin, comme vous l'avez dit tout à l'heure, à la Françafrique et à ses dérives népotiques, monsieur le Premier ministre, les députés écologistes seront à vos côtés.
Lorsque vous lancerez la conférence environnementale ainsi que vous l'avez confirmé dans votre discours, permettant à la France de rattraper son retard et de devenir un acteur déterminant dans la lutte contre le dérèglement climatique, l'épuisement des ressources naturelles, la perte de biodiversité, monsieur le Premier ministre, nous serons à vos côtés.
Nous serons des partenaires fiables, positifs, loyaux. Nous serons également des partenaires exigeants, parce que les Français sont exigeants, et parce que la situation économique et sociale l'impose. C'est, je crois, le sens du vote du 6 mai, confirmé lors des élections législatives des 10 et 17 juin. Les Français aspirent à une démocratie apaisée, constructive, complète.
Apaiser la démocratie, cela passe par l'instauration d'une vraie démocratie sociale qui suppose un dialogue et une coopération permanente entre partenaires sociaux et pouvoirs publics. Vous réunirez dans quelques jours une conférence sociale déterminante. C'est un premier pas que nous voulons saluer. La logique du donnant-donnant que vous avez défendue tout à l'heure est la condition de la réussite des changements. Acceptés et durables, ces changements seront durables parce qu'acceptés.
Rendre la démocratie constructive, c'est aussi respecter la démocratie parlementaire, ce qui sera un grand changement par rapport aux cinq dernières années. Cela impose que les droits du Parlement soient reconnus et renforcés.
Je le dis à nos collègues de la majorité bien sûr, mais aussi à celles et ceux de l'opposition : ne reproduisons pas ce dialogue de sourds de la précédente législature, résistons aux tentations de l'hégémonie et du mépris auxquelles l'ancienne majorité avait trop souvent cédé sous la pression de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement.
Faire en sorte que la démocratie soit complète, c'est enfin rendre nos assemblées plus représentatives de la réalité de l'opinion, par l'introduction de la proportionnelle, par la fin réelle et rapide du cumul des mandats, par une action déterminée pour faire respecter la parité et la représentation de la diversité sociale et culturelle dans les institutions.