Intervention de Christian Paul

Séance en hémicycle du 18 décembre 2013 à 15h00
Garantir l'avenir et la justice du système de retraites — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Paul :

Ce texte atteint ses objectifs : consolider et sécuriser les financements du régime général, qui était en grand danger à moyen terme, rendre possibles des progrès concrets avec des réponses personnalisées qui prennent en compte la réalité des carrières professionnelles et surtout des parcours les plus difficiles, marqués par la pénibilité et la précarité. En ce sens, nous avons, je le crois, bien travaillé à chaque étape du processus législatif, avec vous, madame la ministre, bien sûr, et avec notre rapporteur.

Ce qui fait sens à ce stade de nos débats, ce n’est pas de rappeler les principaux dispositifs de ce texte de loi que chacun ici connaît dans le détail, mais de souligner, au moment où nous nous apprêtons à le voter définitivement, les trois leçons que nous pouvons tirer de ce moment politique important dans la législature.

Il s’agit, premièrement, de l’idée de réforme.

Le mot même de réforme retrouve son sens premier. Une réforme, surtout si elle est structurelle, ce n’est pas une régression, c’est un nouveau contrat social. Ce contrat quand il demande des efforts doit rendre aussi possible de nouveaux progrès. Cela est vrai pour ce texte, en particulier du fait la prise en compte, historique, de la pénibilité. Une réforme, ce n’est pas un grand bond en arrière.

Une réforme, ce n’est pas non plus un moment de division entre les Français. Ce doit être d’abord un moment de dialogue, sinon d’unanimité, à tout le moins de construction collective. Même ceux qui n’adhèrent pas complètement à un projet peuvent l’enrichir. Je le dis ce soir parce qu’il faudra passer très vite, chacun le sait ici, aux travaux pratiques de la réforme de la retraite avec les textes d’application et la mobilisation nécessaire dans les branches et dans les entreprises pour négocier et pour réussir.

L’application de cette réforme qui n’est pas un texte comptable, comme vous l’avez dit, madame la ministre, mais un texte de progrès doit être une séquence vivante de démocratie sociale. Il faudra de l’innovation, de l’imagination et l’engagement de tous pour en réussir l’application.

Enfin, cette législature doit ouvrir beaucoup de chantiers, qui étaient mal refermés ou que la précédente majorité avait laissé orphelins. Celui de la réforme fiscale et des prélèvements est désormais bien ouvert. Le Parlement doit en être le moteur et, à ce titre, le financement de la protection sociale, la nature, de ses ressources, la justice des prélèvements, doivent trouver de nouvelles réponses. Elles doivent être durables, justes dans la répartition de l’effort collectif, qu’il s’agisse de l’assurance maladie, de la branche famille ou de l’assurance chômage.

Un autre chantier est engagé, en lien direct avec celui dont nous parlons ce soir. Il concerne, potentiellement, tous les retraités de France et les générations à venir : c’est celui de l’accompagnement du vieillissement de tous les Français, de leur autonomie. Cette grande cause orpheline est aujourd’hui à l’agenda de notre Parlement.

Aujourd’hui, c’est la réforme des retraites qu’il est urgent de voter, tout simplement parce que les Français attendaient et attendent encore ce soir des décisions concrètes et justes : nous sommes présents à ce rendez-vous du courage et des actes.

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