Intervention de Patrice Carvalho

Réunion du 18 décembre 2013 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Carvalho :

J'ai été auditionné par Rémi Pauvros parce que ma circonscription est concernée, et je l'en remercie.

Le premier atout de son rapport réside dans la conviction qu'il faut réaliser le canal Seine-Nord Europe. Le précédent Gouvernement avait eu dix ans pour le faire, mais son grand show télévisé juste avant les présidentielles n'a débouché sur rien. Heureusement, nous avons eu un ministre très efficace pour récupérer de l'argent à l'échelon européen.

Le rapport s'appuie sur deux arguments complémentaires. D'une part, la France doit rattraper son retard sur ses partenaires européens puisque sur nos 8 500 kilomètres de voies navigables, 2 000 kilomètres seulement sont d'un gabarit adapté à une exploitation commerciale moderne. Le transport fluvial représente 16,4 milliards de tonnes-kilomètres, contre 64 milliards en Allemagne et 45 milliards aux Pays-Bas. Un rééquilibrage des modes de transport est donc indispensable, surtout que la voie d'eau est le mode le plus sûr, le plus écologique et le moins cher. Une péniche de 1 500 tonnes émet quatre fois moins de CO2 à la tonne transportée qu'un poids lourd. D'autre part, le canal Seine-Nord sera aussi un outil au service de la croissance, du développement durable et de l'emploi pour peu que les territoires soient desservis. Sinon, les retombées économiques seront dérisoires.

Les plateformes multimodales devront être complétées par de petites plateformes locales ou des quais. Initialement, trois plateformes étaient prévues en Picardie. Il n'en restera qu'une. M. Rémi Pauvros recommande de s'en remettre au marché pour décider et d'associer des acteurs privés aux collectivités territoriales et à VNF. Pourquoi pas, à condition que le PPP, abandonné en raison de son coût très élevé, ne ressurgisse pas pour financer les plateformes et ne soit pas, pour les collectivités, synonyme d'endettement. Avez-vous une idée plus précise du mode de financement de ces plateformes ?

Parmi les trois plateformes étudiées, figurait celle du Noyonnais, dans l'Oise, qui détient des records en termes de chômage et auquel rien n'aura été épargné. Nous travaillons depuis des années à désenclaver cet espace et à le rendre plus accessible. Le canal et la plateforme sont une chance pour cette région meurtrie, d'autant que nous sommes au croisement du canal de Saint-Quentin, à proximité du canal du Nord, du canal latéral à l'Oise, du canal latéral de la Sambre à l'Oise, et du canal latéral à l'Aisne. La position géographique est intéressante. Sans plateforme, les retombées économiques du canal seront marginales. Je comprends qu'il faille faire des économies, mais mettons en regard des coûts ce qui rapportera la plateforme multimodale.

Le groupe GDR apprécie les préconisations du rapport, en dépit de la zone d'ombre qu'il laisse subsister. De notre côté, nous réfléchissons avec VNF à la façon de développer le tourisme en construisant une grande zone d'accueil parce que le canal peut avoir d'autres usages que le transport de marchandises : il peut aussi être une formidable opportunité écologique si l'on sait en tirer profit.

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