Intervention de Antoine Herth

Séance en hémicycle du 7 janvier 2014 à 15h00
Agriculture alimentation et forêt — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Herth :

Si mon propos n’est pas de contester la convergence des aides – elle est nécessaire –, je suis en désaccord avec la méthode retenue : on pouvait faire plus simple avec moins d’effets pervers. C’est d’ailleurs pour cette dernière raison que votre projet de loi revient si longuement sur la définition des types de GAEC éligibles, sur le contrôle des structures ainsi que sur le pouvoir de préemption des SAFER. Il n’y a là qu’un seul et même but : éteindre le feu que vous avez imprudemment allumé. À moins que certains ne rêvent d’une réforme agraire, comme on a pu s’en apercevoir lors des questions d’actualité – une bonne vraie réforme agraire de gauche !

Enfin, notre dernier point de désaccord fondamental est celui suscité par votre vision du rôle de l’État. Pour vous, l’État et les collectivités territoriales ne sont pas seulement arbitres : ils deviennent aussi des acteurs de la politique agricole. Et comment comprendre la manière dont vous reformulez la politique d’aide à l’installation ? Là encore, l’État, soutenu par les collectivités locales, entend décider de tout. Il fixe les objectifs en nombre – vous avez parlé de 10 000 installations par an, monsieur le ministre –, va trouver les candidats hors du monde agricole, leur donne les outils de production – c’est ce que disait tout à l’heure M. le rapporteur – et, pourquoi pas, leur désigne le marché à fournir.

J’imagine d’ici la tête des préfets lorsqu’ils se verront notifier leur objectif annuel d’installations. Je parie qu’ils seront peu regardants sur la viabilité économique de ces créations d’exploitations agricoles, pourvu qu’on fasse du chiffre !

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