Intervention de Michèle Bonneton

Séance en hémicycle du 7 janvier 2014 à 21h30
Agriculture alimentation et forêt — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Bonneton :

Il apparaît indispensable de donner des orientations afin de fixer des objectifs opérationnels pouvant être mis en oeuvre, ce qui correspond tout à fait au principe d’une loi d’orientation. L’agroécologie doit pouvoir répondre aux enjeux tant environnementaux qu’économiques et sociaux. En effet, si l’on perçoit bien ce qu’est la performance économique, l’agroécologie, en revanche, dans sa dimension de protection de l’environnement et de respect des consommateurs et des travailleurs, reste pour l’heure une notion encore quelque peu vague.

Nous proposons d’inscrire l’agroécologie dans une logique de diminution de l’empreinte écologique et de définir pour cela de grands axes.

Tout d’abord, la diminution de l’utilisation de produits phytosanitaires et phytopharmaceutiques et, plus largement, des intrants de différentes catégories. Ensuite, la réduction de la consommation d’énergie, en particulier les énergies fossiles. Par ailleurs, la préservation et la valorisation des ressources naturelles : eau, biodiversité et qualité des sols et de l’air. Autre grand axe, la réduction des émissions directes ou indirectes de polluants et de gaz à effet de serre. Enfin, le développement de l’étude des écosystèmes concernés et de l’agronomie, avec une adaptation à chaque territoire.

Nous n’en doutons pas : en respectant la nature et la vie, les nouvelles pratiques culturales de l’agroécologie assureront des productions intéressantes et importantes et seront donc compétitives, surtout si l’on veut bien regarder au-delà du très court terme.

Nous sommes également très attachés à une évolution du texte en ce qui concerne l’agroforesterie. La forêt est un enjeu important. Sa gestion doit être profondément modernisée, sans pour autant négliger la biodiversité. Nous disposons de ressources forestières, mais il nous faut beaucoup progresser quant à sa valorisation économique et écologique. Des initiatives locales fort intéressantes existent ; il faut les encourager, les conforter et les amplifier. Les groupements d’intérêt économique et écologique forestiers devraient y contribuer. Cependant, il est fort probable qu’ils se révèlent insuffisants.

Le titre IV de la loi est consacré à l’enseignement et à la recherche. Nous souhaitons que les objectifs de la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République s’appliquent aussi à l’enseignement agricole et qu’ils soient inscrits dans ce projet de loi.

Nous devons inscrire de façon forte et déterminée dans les missions des établissements ou organismes d’enseignement, de formation professionnelle, de développement agricole et de recherche agronomique et vétérinaire la promotion de I’agroécologie, sans oublier son aspect le plus abouti, à savoir l’agriculture biologique.

Telles sont, monsieur le ministre, les questions sur lesquelles je souhaitais appeler votre attention. Je vous remercie d’avance de bien vouloir écouter nos demandes tout au long des débats.

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