…tout en préservant le patrimoine naturel que nous avons reçu en héritage et qu’il nous faut transmettre dans de bonnes conditions à nos enfants. Protéger nos espaces au détriment de la production ne me paraît pas être le meilleur service à rendre à l’agriculture française. Je souhaiterais que le Gouvernement clarifie sa position à ce propos. Pour notre part, nous tenons à conserver une agriculture de production en veillant bien sûr à ce qu’elle soit respectueuse de l’environnement, c’est-à-dire de notre patrimoine naturel.
Il est vrai que nos opinions divergent sur le sujet. Souvent, la gauche considère, et le Gouvernement semble suivre cet avis, qu’on ne réglera la question de la préservation de l’environnement que sous le poids de la contrainte et de la norme. Je crois en revanche qu’il faut faire l’inverse, c’est-à-dire accompagner nos agriculteurs dans la recherche d’un nouvel équilibre économique, qui est difficile à atteindre mais qui doit permettre de faire coïncider ces deux objectifs.
C’est une opportunité nouvelle que les agriculteurs ont déjà saisie, et je veux à ce titre leur rendre hommage : ils ont une sensibilité bien plus grande que par le passé à ce patrimoine naturel dont ils ont la charge et dont ils sont les héritiers, ne serait-ce qu’à cause du coût des intrants. Chacun veille à ce que l’agriculture trouve son équilibre malgré les charges nombreuses et lourdes qui pèsent sur le secteur.
Le contexte s’est également modifié s’agissant des attentes des consommateurs, notamment en matière de sécurité alimentaire, vous avez pu le constater. Nous avons progressé dans ce domaine, et je salue les efforts que tous les gouvernements ont consentis pour satisfaire la légitime exigence de transparence affichée par beaucoup de nos compatriotes sur les filières et les conditions de production, qui seront demain des éléments essentiels pour la mise sur le marché.
Il faut aussi favoriser le travail d’innovation et de recherche, un travail que peuvent mener à bien nos fleurons industriels. Nous n’avons pas fourni de moyens suffisants pour encourager la recherche, nous privant par exemple de perspectives nouvelles en matière d’OGM.