Intervention de Yannick Favennec

Séance en hémicycle du 7 janvier 2014 à 21h30
Agriculture alimentation et forêt — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec :

La modification durable des pratiques ne sera pérenne que si la rentabilité et le revenu sont confortés. Quant à la réforme des interprofessions, elle risque d’avoir des conséquences sur le financement des actions de recherche et d’expérimentation, de promotion et de connaissance des marchés, actions indispensables pour l’avenir de nos productions et de nos filières. En outre, vous affichez votre volonté de renforcer l’enseignement agricole, mais ne proposez pas de mesures concrètes. L’enseignement agricole étant pourtant la passerelle qui conduit nos jeunes vers les métiers de l’agriculture, de son attractivité dépend l’avenir de nos exploitations et de leur renouvellement.

En matière de développement durable, seule la forêt se voit reconnaître dans sa fonction productrice de biomasse et d’atténuation du changement climatique. Il est regrettable que le projet de loi n’encourage pas le développement des filières d’éco-matériaux et de la chimie du végétal, conformément aux conclusions du débat national sur la transition énergétique.

Enfin, aucune mesure n’est envisagée pour renforcer notre recherche génétique et agroalimentaire afin que la France retrouve sa place de leader agricole en Europe d’ici 2020.

Je considère, avec l’ensemble de mes collègues du groupe UDI, que certains points du projet de loi doivent être améliorés afin de prendre en compte plusieurs problématiques.

En premier lieu, le développement de l’emploi, notamment par un accompagnement des exploitations et des entreprises françaises face au dumping social pratiqué en Europe, est une priorité. L’allégement des charges sociales sur les salariés permanents est indispensable, en attendant l’harmonisation des règles sociales au sein de l’Union européenne.

L’élimination des distorsions de concurrence intracommunautaires relatives aux normes, concernant plus particulièrement les installations classées, l’utilisation de produits phytosanitaires et de médicaments vétérinaires constitue aussi une impérieuse nécessité.

La loi devrait également traduire le choc de simplification engagé par le chef de l’État et ne pas complexifier la vie de nos exploitants avec de nouvelles normes. Il s’agit là d’une revendication permanente des agriculteurs que nous rencontrons sur le terrain.

La professionnalisation de l’agriculture doit également être améliorée et la définition du statut de l’agriculteur abordée avec plus d’ambition, notamment s’agissant de l’accès à la protection sociale.

Nous souhaitons aussi des moyens renforcés pour l’innovation et la recherche, lesquelles conditionnent la réalité de la double performance économique et environnementale, ainsi qu’une politique ambitieuse de gestion des risques qui sécurise les exploitations agricoles face à la multiplication des aléas climatiques, sanitaires et économiques.

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