Intervention de Antoine Herth

Séance en hémicycle du 8 janvier 2014 à 21h45
Agriculture alimentation et forêt — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Herth :

Nous sommes en train d’écrire la loi, mais ici, comme dans la chanson, ce ne sont que « paroles et paroles et paroles ».

Sur le fond, cet amendement démontre point par point que ce que je vous ai dit hier était parfaitement vrai. Vous dites qu’il faut améliorer la compétitivité en diminuant la consommation d’énergie. Vous remplacez donc un objectif de résultat, la compétitivité, par un objectif de moyens. Vous êtes en train de changer la nature du métier d’agriculteur ! Au lieu de leur dire : soyez compétitifs, sachez produire du blé, sachez produire du lait, il en va de votre responsabilité car c’est votre métier, vous indiquez aux agriculteurs comment ils doivent faire dans le détail.

Je vous disais que tout ce texte s’est décidé sous des lambris dorés, et qu’il va décrire les faits et gestes quotidiens des agriculteurs, en voilà la preuve.

Vous nous avez dit avec malice que ce n’était pas vous qui surtransposiez les directives européennes, mais dans cet amendement, vous êtes en train de surjouer la réglementation européenne, monsieur le ministre. C’est le deuxième défaut de cet amendement. Sur cette question de diminution, si nous prenons l’exemple des produits phytopharmaceutiques, la réglementation européenne fixe pour objectif de diminuer la dépendance des agriculteurs aux produits phytopharmaceutiques. Elle ne prévoit pas de diminuer la quantité, mais la dépendance à l’égard de ces produits.

Ce qui a été transcrit suite au Grenelle de l’environnement, c’est l’objectif de diminuer « si possible » les quantités. Il n’était pas fixé d’emblée, d’autorité, un objectif aux agriculteurs. Une possibilité d’appréciation est laissée aux agriculteurs sur la façon d’utiliser les produits phytopharmaceutiques, en fonction des conditions climatiques. Nous savons qu’en 2011, l’utilisation de ces produits a été en baisse, et nous nous en réjouissons. En 2012, nous verrons les statistiques, mais je fais le pari que cela sera un peu plus compliqué vu les conditions climatiques. Tout dépend des conditions, et cela ne peut pas se décider dans un ministère, cela se décide dans une cour de ferme.

Le troisième intérêt de votre amendement est qu’en définitive, vous dévoilez vos batteries, monsieur le ministre. Le ministre de l’écologie est parti parce qu’il trouvait que finalement, l’affaire ne venait pas assez vite. Mais nous avons lu dans un excellent journal hebdomadaire paru ce matin que le groupe écologiste serait bientôt en difficulté puisqu’il est réduit à quinze membres. Si jamais l’un d’entre eux venait à faire défection, il faudra trouver des solutions.

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