Intervention de Alain Gest

Réunion du 7 janvier 2014 à 21h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Gest :

Monsieur Krabal, il n'y a pas aujourd'hui de « problème de santé publique » lié aux téléphones portables et à leurs antennes. Évitons donc d'utiliser une terminologie aussi inadaptée !

En deuxième lieu, ayant réalisé en 2009 un rapport sur ce thème pour le compte de l'Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques, je rappelle que le sujet a fait l'objet de centaines d'études qui semblent indiquer que les antennes ne doivent pas susciter d'inquiétudes pour la santé. C'est donc plutôt sur l'utilisation des mobiles que doit s'exercer notre vigilance. Il est certes compréhensible de vouloir protéger les enfants, mais la mesure figurant dans ce texte manque de pertinence, ceux-ci ne passant que six heures à l'école, et donc dix-huit heures ailleurs. Ici même, à l'Assemblée nationale, nous sommes environnés d'antennes-relais – sans parler de celle de la Tour Eiffel, qui émet des ondes bien plus puissantes que toutes les autres.

Le véritable risque est celui de relancer un débat qui s'était calmé depuis quelque temps, les acteurs les plus revendicatifs, comme les Robins des toits, se montrant eux-mêmes plus discrets alors que le dialogue se nouait entre opérateurs et élus. J'ai du reste moi-même proposé que l'installation d'antennes soit soumise à un permis de construire, car il n'y a pas de raison de faire des mystères en privant la population d'informations sur un sujet qui ne pose pas de problème de santé.

Il faut donc veiller aux mots que l'on emploie, mais aussi nous garder d'une certaine schizophrénie : alors que le Président de la République a vanté, dans ses voeux aux Français, la qualité de nos services dans ce domaine et souligné que la France se situait à la pointe des nouvelles technologies, alors que s'exprime le souci de garantir une meilleure réception à la plupart de nos compatriotes, il serait malvenu d'adopter des mesures qui iraient en sens contraire.

Je tiens enfin à souligner que le téléphone portable est aujourd'hui plus utilisé avec la main qu'avec l'oreille. Les Japonais sont très surpris que nous les interrogions sur d'éventuels problèmes de santé dus à ces mobiles, car ce qui prévaut chez eux – comme du reste chez nos enfants et petits-enfants – est la « culture du pouce ». Cessons donc d'effrayer les Français sur des sujets à propos desquels des centaines d'études à travers le monde ont démontré qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter.

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